lundi, 29 décembre 2014
Molière - Romain Duris, Fabrice Luchini, Edouard Baer
Film : Molière (2006, durée 2h)
Réalisateur : Laurent Tirard
Jean-Baptiste Poquelin (Romain Duris), monsieur Jourdain (Fabrice Luchini), Elmire Jourdain (Laura Morante), Henriette Jourdain (Fanny Valette), Louison Jourdain enfant (Mélanie Dos Santos), le maître de danse (Arié Elmaleh), le maître de peinture (Eric Berger)
Molière : Le ridicule n'est rien. L'ennemi, c'est le doute.
Jourdain : C'est assez. C'est assez pour ce soir. Nous avons déjà fait le hochet, la fleur, la goutte d'eau. Je suis épuisé.
Molière : Justement ! C'est quand on est fourbu, quand on ne pense plus, quand le corps a vaincu l'esprit, c'est alors que le travail commence. Allez, faites-moi... le cheval.
Jourdain : Ah non-non, pas le cheval. Ah non-non-non-non, pas le cheval ! Pas le cheval ! ... Hhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhh !
Molière : Que croyez-vous faire là, monsieur ?
Jourdain : Le cheval.
Molière : Le cheval, et quel cheval, je vous prie ? Prétendez-vous être tous les chevaux réunis en un seul ? Ne savez-vous pas que, comme nous les hommes, chaque cheval est unique, qu'il a son caractère, sa personnalité. Vous me montrez un homme qui fait le cheval, monsieur Jourdain, pas un cheval. Hhh ! Hhh ! Hhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un fier andaloux ? Hhhhhhhhhh ! Aussi fougueux que farouche. Hhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Hhhhhhhhhhhhhhh ! Hhhhhh ! Etes-vous un stud français, altier et noble ? Hhh! Hhh ! Hhh! Hhhhhhhhhhhhh ! Etes-vous un robuste percheron ? Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! Hhhh ! C'est un métier, monsieur Jourdain. Un métier du sentir, et non du paraître. Maintenant, je vous prie, faites le cheval.
https://www.youtube.com/watch?v=KArslZXAQqg
Molière : Madame, voici justement un billet pour vous qu'un jeune homme vient d'apporter.
Elmire Jourdain : Pour moi ?
Madame, les compliments dont vous avez su honorer mon texte, ont fait grandir encore l'estime que mon cœur vous porte depuis que je vous ai aperçue de loin. Accordez-moi la grâce d'une entrevue et faites de moi le plus heureux des hommes. Je vous attendrai dans la ruine, au fond de la propriété, dès le coucher du soleil.
Elmire : C'est... C'est une lettre... d'un, d'un, d'un jardinier qui a... qui cherche un... un emploi... pour jardiner.... dans un jardin. Et comment était-il, ce jeune homme ?
Molière : Ma foi, bien mis de sa personne, élégant, mais sans emphase, plutôt bel homme, des traits fins.
Elmire : C'est tout ?
Molière : Madame, je ne l'ai vu qu'un instant.
Elmire : Ah oui. Bien sûr. Merci ! Merci !
Chacun devant sa glace.
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Monsieur ...
Molière : ... Madame ...
Elmire : ... Je suis ravie de faire votre connaissance ...
Molière : ... Et moi, madame, je suis comblé ...
Elmire : ... Votre texte a réveillé en moi des émotions que je croyais éteintes à jamais ...
Molière : ... J'espère ne pas avoir péché par audace ...
Elmire : ... Au contraire, votre audace a contraint la pudeur à libérer des sentiments que d'ordinaire elle étouffe ...
Molière : ... A vous écouter, elle reprend ses droits. Vous me faites rougir ...
Elmire : ... Votre esprit, monsieur, fait preuve d'une grande sensibilité ...
Molière : ... Mon esprit n'est rien, madame, c'est mon cœur qui parle ...
Elmire : ... Votre cœur ...
Molière : ... Ma plume a été guidée par vos seuls charmes. Sans eux elle n'eût rien écrit ...
Elmire : ... Ah monsieur ... Vous avez sur me toucher ... jusqu'au fond du cœur ... c'est pourquoi ... tenez ...
Molière : ... Non, madame ...
Elmire : ... Pour vous aider ...
Molière : ... Ce n'est pas de cela que je me nourris ... Madame ...
Molière : Pardonnez, madame, ce déguisement. Mais, pour des raisons que je ne puis dévoiler, mon identité doit rester secrète.
Elmire : Monsieur, je suis...
Molière : C'est moi, madame, qui suis comblé.
Elmire : Votre texte a réveillé en moi des émotions que...
Molière : Je sais, madame, mais qu'importe si j'ai péché par audace, la pudeur étouffe la beauté, j'ai écrit selon mon cœur.
Elmire : Monsieur, je suis venue parce que...
Molière : Parce que mon texte vous a touchée jusqu'au fond du cœur,je sais, madame, je sais-je sais.
Elmire : Comment ça, vous savez ? Je vous trouve bien satisfait.
Molière : Non, je voulais juste dire... que ce sont vos charmes...
Elmire : Monsieur, je ne vous autorise pas ! Quant à votre texte, on vous aura mal rapporté mes propos. Il est certes d'un bon niveau mais les sentiments qu'il traduit sont un peu naïfs à mon goût. Ah ! Comment osez-vous, monsieur ?
Molière : Pardon, madame, j'ai cru vous plaire.
Elmire : Me plaire ? Mais de quelle planète descendez-vous ?
Molère : J'ai pensé que...
Elmire : Vous pensez mal, monsieur. Voici pour votre peine. Je vous souhaite bon courage.
A propos de calligraphie :
http://julien.chazal.free.fr/pages/Activites-Professionnelles/Moliere.html
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Titre/FrameSet.htm
http://julien.chazal.free.fr/travaux_entrepri/Moliere/Photos/FrameSet.htm
Bandes annonces
https://www.youtube.com/watch?v=CmEFxbsAo8Q
http://www.linternaute.com/cinema/film/6134/moliere/bande-annonce/
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mercredi, 04 septembre 2013
Graphie de reine - Marie Leczinska
Et une dame...
Marie Leczinska (1703-1768)
Document photographié
en vitrine de la librairie "Autographes"
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dans le VIème arrondissement de Paris.
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mardi, 03 septembre 2013
Graphie d'écrivain - Paul Claudel
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... une écriture d'écolier...
Paul Claudel (1868-1955)
"Claudel nous initie à ce dont se tisse une musique non symbolique,
une musique qui restitue le Choeur mystique
dans la synthèse des arts et de la pensée,
une musique de la pensée."
(L'insolent, p.564, 2012, Maxence Caron, coll. Les Affranchis, Ed. Nil)
Se procurer l'ouvrage :
L'insolent
Maxence Caron
2012
Coll. Les Affranchis, Ed. Nil
608 pages
http://www.amazon.fr/Linsolent-ebook/dp/B0079Q8D3O/ref=dp...
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samedi, 31 août 2013
Graphie d'écrivain - Barbey d'Aurevilly
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... Il écrit en rouge, en rouge sang bien sûr, et il laisse trainer sa plume sur les tiges inférieures, comme s'il creusait la profondeur des caractères, avec autorité et dans tous les sens du terme...
... Barbey appuie effectivement sur sa plume qui m'a l'air fatiguée, râpeuse et taillée très épaisse, ce qui est peut-être volontaire de sa part...
... effectivement, la plume de Barbey semble râpeuse : elle est un bistouri qui, au sens propre, taille dans la feuille, lacère la page et en tire le sang dont ses romans et nouvelles s'abreuveront par la suite...
Jules Barbey d'Aurevilly (1808-1889)
Graphein, en grec, signifie originellement : égratigner, écorcher ; de là, il est devenu synonyme d'égratignures signifiantes faites sur divers supports, c'est-à-dire synonyme de "graver", mais au sens le plus large possible, donc au sens d'écrire. Et de dessiner, aussi, puisque le dessin et l'écriture peuvent être, tous deux, signifiants comme nous le rappelle la calligraphie chinoise, par exemple. Plus tardivement, il a pris le sens de "rédiger, composer en prose".
Naturellement, l'étymologie la plus lointaine convient à merveille à l'écriture de Barbey, qui est une véritable écorchure de la page blanche.
Pour les autres, je pense que le sens courant soit tout à fait approprié, car parler de calligraphie serait sans doute excessif, surtout si vous comptez ajouter aux illustres précédents quelques petits cancres tels que Sartre !
(Romain Debluë, 2012)
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*
> Pour davantage : http://fichtre.hautetfort.com/les-mots-francais.html
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vendredi, 30 août 2013
Graphie d'écrivain - Alfred de Musset
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
¤ ¤ ¤
... Musset a une écriture de fillette, très fine, timide, qui semble survoler la page comme si elle n'osait pas s'y incruster de peur de violer l'intégrité physique du papier...
... je ne sais pas, je la trouve banale, normale, déjà vue... selon nos standards actuels où effectivement la masculinité se perd... La signature, oui, a quelque chose de féminin...
Alfred de Musset (1810-1857)
"Alfred de Musset, féminin sans doctrine, aurait pu exister dans tous les temps et n'eût jamais été qu'un paresseux à effusions gracieuses."
(Baudelaire)
"Ah ! voilà bien mes couillons de l'école de Lamartine !
Tas de canailles sans vergogne ni entrailles.
Leur poésie est une bavachure d'eau sucrée. Sacré nom de Dieu ! j'écume !
- Je les crois bien ! quand ils me disent qu'ils n'aiment pas l'antique ni les anciens.
Mais ceux qui ont sucé le lait de la louve (j'entends le suc des vieux)
ont un autre sang dans la veine.
- Et ils considèrent comme des fleurs blanches de l'esprit
toutes ces mièvreries pudibondes, où toute naïveté doit périr."
(Flaubert, 20 avril 1853)
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jeudi, 29 août 2013
Graphie d'écrivain - Châteaubriand
Remerciements à Romain Debluë.
¤ ¤ ¤
François-René de Chateaubriand (1768-1848)
"C'est la beauté de René, qu'il lui arrive d'écrire comme Chateaubriand.
Il a inventé la grande phrase de la prose poétique, avec ses résonances d'émotion et ses échos pour tous les sens ; la période pleine d'image et de parfums, où les objets de la nature ont trouvé le modelé et la ligne ; où les pensées, rendues sensibles, ont, comme de formes vivantes, leur nombre, leur harmonie et leur couleur."
"Portraits et préférences, p.40, 1991 - posthume, Suarès, Gallimard)
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mercredi, 28 août 2013
Graphie d'écrivain - Victor Hugo
Remerciements à Romain Debluë
pour sa correspondance éclairante.
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... une écriture napoléonienne : de grandes majuscules dont il étire les tiges et les sommets...
... l'écriture "à tracte", l'écriture "politique", l'écriture à "discours", l'écriture d'orateur...
Victor Hugo (1802-1885)
"L'excessif, l'immense, sont le domaine naturel de Victor Hugo ; il s'y meut comme dans son atmosphère natale. Le génie qu'il a de tout temps déployé dans la peinture de toute la monstruosité qui enveloppe l'homme est vraiment prodigieux. Mais c'est surtout dans ces dernières années qu'il a subi l'influence métaphysique qui s'exhale de toutes ces choses ; curiosité d'un OEdipe obsédé par d'innombrables Sphinx."
("Victor Hugo", paru dans la Revue Fantaisiste, 15 juin 1861, Baudelaire)
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