mardi, 16 juin 2015
Avis aux critiques
Demander aux artistes ce qu'ils ressentent à propos des critiques,
c'est comme demander aux lampadaires ce qu'ils pensent des chiens.
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> Pour davantage de citations : http://motivationgrid.com/amazing-paulo-coelho-quotes-change-life/
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lundi, 15 juin 2015
Blagounettes langagières - et spécial hommes / femmes
07:10 Publié dans Farce et attrape | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 14 juin 2015
En terre
http://savoieinparis.free.fr/info/monuments/pere-lachaise/index.htm
5ème dimanche de Pâques, semaine du 3 au 9 mai 2015, bulletin paroissial n°36 :
> http://1kzx.mj.am/nl/1kzx/1xuw9.html
"Incinération ?", Père Etienne Masquelier, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
« Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe un bouquet de houx vert et de bruyères en fleur ». Victor Hugo termine ainsi le poème Demain, dès l’aube pour sa fille Léopoldine, disparue à 19 ans.
Les indiens brûlent les corps des défunts en parfaite cohérence avec leur vision du monde puisque, selon eux, avec la mort, l’individu se dissout dans le grand tout, dans un bonheur impersonnel. La foi chrétienne, quant à elle, s’appuie sur la personne de Jésus ressuscité qui promet à chacun la résurrection intégrale, jusqu’en son corps singulier. Reconnaissons aux bûchers du Gange un enracinement religieux et philosophique et une certaine beauté. Mais l’incinération, quant à elle, est un processus industriel sinistre, rapide et violent. Les os sont souvent, ou toujours, broyés car ils ne peuvent se consumer facilement.
L’occident chrétien avait la pratique de veiller les morts, d’embaumer le défunt, chez lui, sur son lit. On le veillait quelques jours, le temps que la famille se réunisse. La transition était plus douce, l’espérance mieux accompagnée. Au contraire, nos contemporains préfèrent camoufler la mort et oublier cet adversaire devenu terrible, car synonyme de néant complet. La pratique de l’incinération est tolérée par l’Eglise si elle n’est pas un manifeste contre la foi chrétienne, mais n’est-elle pas, implicitement, un acte en soi contre la foi ? Certes, le corps pourrira avant de ressusciter au dernier jour. Mais, même mort, il possède ses lois données par Dieu et se décomposera lentement, sur plusieurs générations, car le deuil, lui aussi, a sa temporalité.
Une église, une liturgie et des chants adaptés, des fleurs, des bougies allumées, un cimetière, le marbre d’une tombe, le bois d’un cercueil, un nom gravé dans la pierre, la croix qui le surplombe… Notre société, portée par la foi chrétienne, a lentement affiné sa façon d’accompagner ceux qui sont tristes et espèrent. Où Victor Hugo aurait-il pu poser son bouquet de houx vert et de bruyères en fleur ? Où donc vos enfants évoqueront-ils votre mémoire devant vos petits-enfants ? Mon enterrement n’est pas une question individuelle, il concerne tous ceux qui me pleureront et qui voudront montrer leur amour et leur foi, par une visite, une prière ou un bouquet.
La mode de l’incinération semble donc une nouvelle harmonique de la déprime occidentale qui rejette le génie de son passé. L’incinération n’est-elle pas le meilleur moyen de disparaître sans laisser de traces, alors que le Créateur a voulu que nous imprimions notre empreinte dans ce monde où nous avons aimé ? Un monde dans lequel Dieu lui-même a aimé et pris chair.
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samedi, 13 juin 2015
Etymologie - Lanterne rouge
07:11 Publié dans Les mots français | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lanterne rouge
vendredi, 12 juin 2015
Chemical party - Research careers
07:05 Publié dans Farce et attrape, Réflexions, philosophie, Thèse | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 11 juin 2015
Respire
Film : Respire (2014, durée 1h32)
Réalisateur : Mélanie Laurent
Charlie (Joséphine Japy), Vanessa sa mère, (Isabelle Carré), son père (Radivoje Bukvic), Laura (Claire Keim),
Sarah (Lou de Laâge), sa mère (Carole Franck)
Victoire (Roxane Duran), Gastine (Thomas Soliveres)
Sarah : Ça y est, ta mère me déteste. Merci. T'auras vraiment essayé de me foutre tout le monde à dos. C'est fou comme quoi on se trompe. Tu m'auras bien fait du mal en tout cas. Cette histoire m'aura bien fait du mal. Mais bon, j'te mets pas tout sur le dos. C'est de ma faute aussi, j'me suis laissée faire. J't'ai laissée dépasser les limites à un moment. D'un autre côté, t'es pas une môme. J'espère au moins que cette histoire te servira, parce que si t'apprends rien, alors là... c'est vraiment triste.
Charlie : Qu'est-ce que je t'ai fait ?
Sarah : Oh non, putain, t'es forte. Tu fais encore la p'tite victime. Ça marche, hein c'est fou, j'me fais encore avoir. Il est là le problème. Tu fais tout pour rendre l'autre dingue et après tu prends ton air de chien battu. J't'ai tout donné et toi tu juges, tu penses que tu vaux mieux. [...] Heureusement que j'ai trouvé Isa. Tu vois par exemple, avec elle j'me sens bien. Elle m'fait rire, elle m'aime comme je suis. Avec toi j'me sens mal, j'mens, j'deviens dure. Tu m'donnes le mauvais rôle, c'est insupportable. On a perdu du temps, tant pis. Moi j'ai appris beaucoup en tout cas. J'me sens tellement plus légère depuis qu'on s'voit plus. Ça t'fait sourire ? ... Benh écoute, tant mieux. Sans regrets alors, Charlène.
07:06 Publié dans Films français, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 10 juin 2015
Gemma Bovery - Anne Fontaine, Fabrice Luchini
Film : Gemma Bovery (2014, durée 1h39)
Réalisateur : Anne Fontaine
Gemma Bovery, l'Anglaise (Gemma Arterton), Charles Bovery, son mari anglais (Jason Flemyng), Patrick Large, son ex anglais (Mel Raido)
Martin Joubert, le boulanger (Fabrice Luchini), Valérie Joubert, la femme du boulanger (Isabelle Candelier), Julien Joubert, le fils (Kacey Mottet Klein)
Hervé de Bressigny, le châtelain (Niels Schneider), Madame de Bressigny, sa mère (Edith Scob)
Wizzy, la voisine trop bilingue (Elsa Zylberstein), Rankin, son mari anglais (Pip Torrens)
* * * * *
Source : https://www.amazon.fr/review/RJTWAY0MPNM7A/ref=cm_cr_rdp_perm
Comme dans chacun ses films, Anne Fontaine installe dans « Gemma Bovery » une atmosphère dans laquelle réalité et fiction s'entremêlent avec beaucoup de subtilité et de finesse pour emporter le spectateur de fausses pistes en évidences.
Le scénario raconte l'histoire de Martin Joubert (Fabrice Luchini), passionné de littérature, qui a fui Paris depuis 7 ans pour reprendre dans la campagne normande la boulangerie de son père. L'arrivée comme nouveaux voisins d'un couple d'Anglais va mettre fin, selon ses mots à « dix années de tranquillité sexuelle ». Lorsqu'il découvre que sa charmante voisine (Gemma Arterton) s'appelle Gemma Bovery, Martin se sent immédiatement projeté dans son roman favori, « Mme Bovary » que Flaubert a justement écrit dans le village où il réside. Martin ne sait bientôt plus s'il se fourvoie à imaginer pour Gemma le destin d'Emma Bovary, s'il cherche à le provoquer par diverses manipulations où s'il est simplement le témoin partial d'une histoire qui le dépasse.
Grâce à des dialogues savoureux et des acteurs merveilleux, notamment Luchini en boulanger mélancolique et monomaniaque, le film d'Anne Fontaine fascine par ses divers rebondissements. On n'a d'yeux, comme tous les hommes qui la croisent dans l'histoire, pour la très belle Gemma Arterton dont on ne parvient pas à saisir la réalité du caractère. On peut se demander parfois si elle n'en fait pas trop avec sa peur maladive des souris, son amour inconsidéré pour toutes sortes de pain ou lorsqu'elle est piquée par une abeille. Mais ces situations permettent des métaphores plus évidentes avec l'état d'esprit du XIXe siècle toujours présent en filigrane, et une ambiance générale très romanesque. Notons aussi la présence d'Elsa Zylberstein dans le rôle désopilant de la très snob Wizzy et une très agréable bande musicale avec par exemple les chansons du groupe Moriarty.
« Gemma Bovery » manque sans doute du « je ne sais quoi » qui en aurait fait un très grand film, mais n'en reste pas moi une véritable réussite, agréable et originale.
* * * * *
Valérie Joubert : Je pensais qu'elle se vendrait jamais cette bicoque
Martin Joubert : Benh c'est fait. Y'a des Anglais. Devinez comment ils s'appellent.
Valérie Joubert : Mange, Julien.
Julien : J'ai pas faim.
Valérie Joubert : Mange, t'es en plein croissance, il faut te nourrir. Comment ils s'appellent ?
Martin Joubert : Devinez.
Julien : Sherlock Holmes. James Bond. Mc Donald.
Martin Joubert : Bovery. Bo-ve-ry. Il s'appelle Charles. Et elle, Gemma. C'est pas dément ? Ici, en Normandie, là même où Flaubert a écrit son chef d’œuvre.
Julien : On a vu le film en classe. C'était trop nul.
Valérie Joubert : Moi je préfère La princesse de Clèves.
Julien : Moi Call of duty.
Valérie Joubert : Non mais écoute, là. On parles de livres, pas de jeux vidéo.
Martin Joubert : Tu veux que je te dises ? J'aimerais mieux que tu te drogues plutôt que d'entendre des conneries pareilles.
¤ ¤ ¤
Martin Joubert, en voix off : En une seconde, avec ce petit geste insignifiant, c'en a été fini de dix ans de tranquillité sexuelle.
Martin Joubert, en voix off : Au fond de son âme cependant, elle attendait un événement ; comme les matelots en détresse, elle promenait sur la solitude de sa vie des yeux désespérés cherchant au loin quelque voile blanche dans les brumes de l'horizon.
Valérie Joubert : Toi, évidemment, dès que n'importe quelle fille a peur d'une souris, tu trouves ça bouleversant.
Martin Joubert : Moi ?
Valérie Joubert : Benh oui, j'te connais, je sais comment tu fonctionnes... En plus, c'est vraiment l'Anglaise coincée, pas un sourire, rien, elle s'emmerde dans la vie. Puis elle est jolie mais elle est pas si jolie que ça, elle est même assez banale.
Martin Joubert : Une femme banale qui supporte pas la banalité de sa vie, je trouve pas ça si banal, moi.
Valérie Joubert : Madame Bovary. Il y avait longtemps ! Elle est banale. Elle est banale, point barre.
Martin Joubert : Ça n'a rien à voir. Ça c'est : pain brioché.
Gemma Bovery : Et la baguette, là, c'est quoi ?
Martin Joubert : Baguette épi.
Gemma Bovery : Baguette épi ? Mmh. Et celui-là ?
Martin Joubert : Il est à l’épeautre. Kind of blé.
Gemma Bovery : Hhh. Ça sent très très bon.
Martin Joubert : Oh vous avez raison, rien ne sent aussi bon que le pain. Hhh. Une belle boule dorée. Faut la voir lever, c'est un spectacle magnifique.
Gemma Bovery : Sounds beautiful.
Martin Joubert : Ca vous dirait de regarder comment se fait ce pain ?
Gemma Bovery : Oui !
Martin Joubert : Benh alors suivez-moi. Attention, y'a une marche hein...
Martin Joubert : Rentrez bien vos mains. Doucement, doucement. Voilà, c'est ça. Voilà, massez bien la pâte. Voilà. Very good. Very good, voilà. Voyez elle est à vous, là.
Gemma Bovery : It feels really nice. Very... calm.
Martin Joubert : C'est mon yoga à moi. Faire ça tous les jours. It removes all the bad mood. Finish !
Gemma Bovery : Magique.
Martin Joubert : Magique... Toucher le pain, c'est toucher la terre. La croûte originelle d'où est sortie la vie. C'est immerger ses sens. Y'a rien de plus naturel. Y'a rien de plus humble.... que le, que le blé.
Gemma Bovery : Il fait chaud ici.
Martin Joubert : Il fait très très chaud.
Martin Joubert : Vous l'avez lu ?
Gemma Bovery : Non.
Martin Joubert : C'est un chef d’œuvre. Ça m'a foudroyé à l'âge de seize ans. Une femme qui attend tout de l'amour et qui est toujours déçue. Une histoire banale racontée par un génie. Flaubert a inventé un caractère qui est devenu universel sur une femme qui s'ennuie. C'est devenu presque un archétype. Archétaÿpe, you know ? C'est un peu compliqué c'que j'vous raconte, non ?
Gemma Bovery : Non mais... Ça a l'air vachement marrant.
Martin Joubert : Je sais pas si c'est vachement marrant mais en tout cas vous, vous maîtrisez de mieux en mieux la langue française, non ?
Gemma Bovery : Merci. Où est Carrington ? Carrington !!?
Martin Joubert : Gus, tu viens ?
Martin Joubert : Vous avez vu c'qui nous est tombé dessus cette nuit ?
Gemma Bovery : Ah oui. On a des problèmes. Des trous dans le toit, the toilets sont trop pleins.
Martin Joubert : Oui, mais les gens, ils pensent que la vie à la campagne c'est merveilleux. Mais il faut une force intérieure très grande pour ne pas sombrer. Very strong, inside. Vous savez, contrairement aux idées reçues, il y a énormément de prescriptions d'anti-dépresseurs à la campagne.
Gemma Bovery : Oui ?
Martin Joubert : Oui, ou alors y'a le Calva. Là vous avez le meilleur producteur de la région. Vous voulez goûter ?
Gemma Bovery : Pourquoi pas.
Martin Joubert : Venez.
Gemma Bovery : Calva... Merci. It's strong.
Martin Joubert : It's Calva.
Martin Joubert, en voix off : C'est la première fois que je voyais ses jambes. Elle regardait les savons, les bougies, les éponges. Des cochonneries pour touristes. Des désodorisants aux senteurs grotesques. C'est alors que j'ai vu Hervé de Bessigny. Alors là il s'est produit quelque chose de très étrange. A la seconde où j'ai posé les yeux sur lui, j'ai eu l'impression d'être un metteur en scène. Un metteur en scène qui venait de crier "moteur !".
Martin Joubert, en voix off : Je me rappelle avoir éprouvé une étrange jubilation. Je les voyais déjà nus, enlacés. Madame Bovary croisait le chemin du châtelain local Rodolphe, tout comme Gemma venait de croiser celui d'Hervé.
Hervé de Bressigny : Oui. Allô, maman. Mais non, j'suis pas essoufflé, qu'est-ce que tu racontes... Ah non, j'fais pas mon jogging. J'travaille. Qu'est-ce que tu veux que j'fasse d'autre ?
Martin Joubert, en voix off : J'avais envie de lui dire : "il est encore temps de te reprendre. De tout arrêter. Tu es en train de te jeter à corps perdu dans une histoire qui n'a aucun avenir. Il va te détruire comme Rodolphe a détruit la Bovary. La mort est au bout, Gemma. La mort est au bout."
Valérie Joubert : Qu'est-ce que tu fais ?
Martin Joubert : Je réfléchis.
Valérie Joubert : A deux heures du matin ?
Martin Joubert : On choisit pas.
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Martin Joubert, en voix off : Comment tuer une histoire d'amour qui n'est pas la vôtre et qui vous fait souffrir ? J'ai d'abord essayé la transmission de pensée : "quitte-le, Gemma, quitte-le. Laisse-le tomber, ce p'tit con."
Martin Joubert, en voix off : Gemma m'avait demandé de l'accompagner à Rouen, chez l'avocat de Madame de Bressigny. Elle m'avait donné rendez-vous à la Cathédrale. J'étais surpris. Benh oui, j'étais surpris que Gemma me donne rendez-vous là. Est-ce qu'elle l'avait fait exprès ? Dans Madame Bovary, Emma aussi a rendez-vous à la Cathédrale de Rouen, juste avant cette promenade en fiacre, qui engendre peut-être la plus belle scène érotique de la littérature du dix-neuvième siècle. Une femme qui se fait sauter dans un fiacre, surtout que le voyage était très très très long !
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07:01 Publié dans Films français, Films historiques, littéraires, N&B, biopics, Les mots des films | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gemma bovery, bovary, luchini, anne fontaine