vendredi, 09 janvier 2015
7 janvier 2015 +
Les faits repris, http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/08/vous-all... : Ils étaient tous là, ou presque. Comme tous les mercredis. Réunis entre chouquettes et croissants autour de la grande table ovale qui occupe toute la pièce pour la conférence de rédaction. [...] La conférence de rédaction débute généralement à 10 h 30 et s’anime rapidement à la faveur de quelques blagues grivoises. Un seul sujet tabou : la machine à café, parce qu’elle ne marche jamais. [...]
La liste des victimes, mortes ou blessées, connues et moins connues :
> http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/qui-sont-les-victimes-de-l-attentat-de-charlie-hebdo_1638487.html
> http://www.leparisien.fr/charlie-hebdo/attentat-a-charlie-hebdo-qui-sont-les-12-victimes-08-01-2015-4428271.php
> http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Attentat-a-Charl...
Le non-amalgame ne doit pas empêcher la pensée. Pour un regard philosophique, http://quebec.huffingtonpost.ca/abdennour-bidar/lettre-au... : Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde [...] entre les deux mers de l'Orient et de l'Occident ! [...] Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer État islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement interminable entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine. Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Quel est ton unique discours ? Tu cries « Ce n'est pas moi ! », « Ce n'est pas l'islam ! ». [...] J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l'islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence... [...] Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? Pourquoi a-t-il pris le masque de l'islam et pas un autre masque ? C'est qu'en réalité derrière cette image du monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il le faut bien pourtant, il faut que tu en aies le courage. Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « État islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre, le cancer est dans ton propre corps. Et de ton ventre malade, il sortira dans le futur autant de nouveaux monstres - pires encore que celui-ci - aussi longtemps que tu refuseras de regarder cette vérité en face, aussi longtemps que tu tarderas à l'admettre et à attaquer enfin cette racine du mal !Même les intellectuels occidentaux, quand je leur dis cela, ont de la difficulté à le voir : pour la plupart, ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion [...]. Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer enfin, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident. Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression intolérante et obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières - un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l'Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton cœur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité - je veux parler de cette frénésie de consommation, ou bien encore de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie désormais mondiale qu'est le culte du dieu argent. [...]
Cher monde musulman... Je ne suis qu'un philosophe, et comme d'habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu'à faire resplendir à nouveau la lumière - c'est le nom que tu m'as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière » [...].
Pour un regard catholique, http://www.koztoujours.fr/etre-ou-ne-pas-etre : [...] Être ou ne pas être Charlie. Au risque conscient et assumé d’être mal compris, ou compris et conspué, j’ai essayé d’être Charlie et je n’y parviens pas totalement. Si être Charlie, c’est valoriser l’insulte aux convictions profondes de l’autre comme modalité du « vivre-ensemble », j’ai bien du mal à être Charlie. « Il ne suffit pas de refuser l’erreur pour penser juste » écrivait Mgr Jean Honoré, qui poursuivait ainsi : « la vérité est autre chose que la négation d’une négation ». Et la vérité m’intéresse aujourd’hui encore plus que la liberté de dire des conneries. Aux Etats-Unis, dont on connaît l’attachement viscéral à la liberté d’expression, peut-être plus fort encore qu’en France, les journaux n’ont pas publié les caricatures contrairement à ce que tout le monde semble réclamer sur les réseaux en France – signe que l’on peut être partisan de la libre expression comme de son bon exercice. J’ai écouté Philippe Val, bouleversant. Pour autant, si ce qu’ils voulaient, c’était juste que l’on puisse vivre heureux, comme il le dit, le chemin qu’ils ont choisi en pratiquant trop souvent l’injure, au-delà de la seule dérision, m’interpelle. Je suis conscient toutefois qu’au-delà du seul Charlie Hebdo, les hommes qui ont mené l’attaque d’hier veulent abattre ce que nous sommes, et la liberté d’expression avec, même lorsque l’on réprouve la façon de l’exercer. Si c’est cela, être Charlie, je peux être Charlie. Toute réserve cède en tout état de cause devant l’ignominie de l’assassinat abject de simples dessinateurs. Et je n’ai aucun doute sur un point : je suis le frère de Wolinski, de Charb, de Tignous, de Cabu, de Philippe Honoré, des hommes que leurs amis décrivent comme pétillants, chaleureux et facétieux et qui pouvaient, aussi, se montrer respectueux. Et je suis le frère des autres victimes des terroristes. J’imagine que j’étais les leurs, ils étaient à tout le moins les miens. Je suis le frère d’Ahmed Merabet, et celui de Frank Brinsolaro, policiers tués dans l’exercice de leurs fonctions. Le frère de cet homme de la maintenance, qui n’est pas identifié. Je suis frère de leurs familles. Je suis le frère des dessinateurs de Charlie. Frère en humanité, frère dans la douleur et dans le deuil de ce jour, frère parce que Français, aussi, et porteur d’une part de ce que les terroristes ont voulu abattre. [...]
Le terrorisme vise à instiller la peur, c’est étymologique. Il vise à importer le chaos chez l’ennemi que l’on s’est donné, et que l’on ne peut attaquer autrement. Y céder est une première victoire des terroristes. La victoire de la France est de continuer à vivre sans égard pour la barbarie, continuer à prendre les transports en commun, à se rendre à son travail. Continuer d’être. [...] Mais continuer d’être, et d’être la France, suppose aussi de savoir ce que nous sommes. [...]
6,7 millions de vues, en plein buzz, quelques heures plus tard 8 millions, dans son hébergement Facebook chez son auteur (sans compter les hébergements doublons) pour cette chanson-hymne, sur un air de Renaud
https://www.facebook.com/jbbulletmusic
https://www.youtube.com/channel/UCzE1C-no-e4x-R75vDUAFcQ
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