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lundi, 28 octobre 2013

Diva - Beineix, Bohringer, Darmon, Pinon

Beneix, bohringer, darmon, pinon, diva

 

Film : Diva (1980, duré 1h55)

Réalisateur : Jean-Jacques Beineix

Jules (Frédéric Andréi), Gorodish (Richard Bohringer), Jean Saporta (Jacques Fabbri), Weinstadt (Roland Bertin), Krantz (Jean-Jacques Moreau), Zatopek (Patrick Floersheim), "l'Antillais" (Gérard Darmon), "le curé" (Dominique Pinon) 

Cynthia Hawkins (Wilhelmenia Wiggins Fernandez), Alba (An Luu Thuy), Nadia (Chantal Deruaz), Paula (Anny Romand)
 
 

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Cynthia : Pilote ?

Jules : Non, postier.

Cynthia : Did you like the recital ?

Jules : Yes, very much. 

 

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Jules : T'aimes le jazz ?

Alba : Evidemment, sinon je piquerais du mambo. Dommage que j'aime que le disco. Mais le classique, ça m'fait pas planer.

Jules : Mais j'suis pas un classique, j'suis un lyrique. Ca, c'est une ouverture.

Alba : Dépêche-toi, parce que moi j'vais fermer.

Jules : Hé, t'inquiètes pas. Ca t'embête pas trop qu'on cause ?

Alba : Si, pourquoi ?

Jules : C'était toi sur la photo ?

Alba : Non, c'était un cro-crodile.

Jules : C'est quoi ton truc ?

Alba : Ah, tiens, regarde.

Jules : Pas con.

Alba : Evidemment, c'est artisanal.

Jules : Et pour les coffrets, tu fais un pont aérien.

Alba : J'ai un autre truc.

Jules : C'est quoi ?

Alba : Dis-donc !

Jules : Et t'en fauches beaucoup comme ça ?

Alba : C'est pas pour moi, c'est pour offrir.

Jules : A qui ?

Alba : T'es pas vraiment curieux comme mec, toi ? C'est pour offrir à... un mec. Un mec qui est dans sa période cool.

Jules : C'est qui ?

Alba : Un métèque, un rasta.

Jules : Hé, marche pas si vite.

Alba : Un mec qui rêve d'arrêter les vagues. 

 

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Alba à Gorodish : Au fond, t'es un lyrique ! De toute manière, y'en a un qui m'a invitée à dîner ce soir.

 

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Alba : Alors je suis quoi ?

Jules : Dramatique.

Alba : Dramatique ?

Jules : Ouais.

Alba : T'avais dit lyrique ?

Jules : Mais non ! C'est aussi bien dramatique. C'est même mieux.

Alba : Mmmh, plutôt lugubre comme décor.

Jules : Tu crois ? Ici, on fait dans le désastre, désastre de luxe.

Alba : Celle-là, c'est quoi ?

Jules : Aaaah, mademoiselle a du goût. C'est une Rolls Royce, Corniche. Ca s'est passé à Monaco, au Casino, contre un palmier. Eh oui, on est vraiment peu de choses.

Alba : On croirait pas qu'une Rolls ça pourrait avoir un accident. Il en avait une comme ça quand il m'a prise en stop. J'ai pas hésité, j'suis montée tout de suite.

Jules : Ouais, eh benh maintenant, si mademoiselle veut bien me suivre.

[...]

Jules : Tu veux boire quelque chose ?

Alba : Ouais. Chouette...

Jules : C'ets ce que j'ai trouvé, c'est peut-être pas frais, mais ça fait des bulles.

Alba : J'sais pas boire à la boite. T'as pas une paille ?

Jules : Une paille ?

Alba : Tu sais, une paille tordue.

Jules : Une paille tordue ?

Alba : Tordue, très chic. [...]

Jules : Tiens, j'ai que ça, tordue.

Alba : C'est ça que t'appelles tordue ?

Jules : Benh, tordue, oui, c'est tout ce que j'ai de plus tordu.

Alba : Ca pue l'essence !

Jules : Benh, c'est une durite.

Alba : Ah, bon, benh oui, c'est normal. C'est ça ton agra ?

Jules : Nagra, N.

Alba : Comment ça marche ?

Jules : Eh mais qu'est-ce tu fais là ? Non-non-non-non, touche pas au matos, c'est sacré ça, non-non, faut pas toucher à ça.

Alba : Oh, t'es d'un maniac, mon vieux, j'vais pas t'le boucher ton Nagra !

Jules : Ouais benh ça c'est suisse et c'est précis, très précis.

Alba : Ta Nagra, t'as l'air suisse, toi.

 

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Alba : C'est elle ? C'est elle, Cynthia Hawkins ?

Jules : Ouais.

Alba : Qu'est-ce qu'elle est beeeeelle !

Jules : Tu trouves ?

Alba : Ouais, très belle. Oh, t'es amoureux, Jules ?

Jules : Mais non, j'suis pas amoureux.

Alba : Mais si, t'es amoureux.

Jules : Mais non, j'suis pas amoureux. Tiens attends, viens voir, on va l'écouter, mets ça. 

Alba : Attends.

Jules : Mais, qu'est-ce tu fais avec ma montre ? Mais, ma Skeleton !

Alba : Pleure pas, baigneur, j'en une entièrement en plastoc, beaucoup mieux, super pour un petit crapaud comme toi.

Jules : C'est une Rolex ?

Alba : Ouais, ma première fauche.

Jules : Non mais tu sais combien ça vaut un truc comme ça ?

Alba : Ouais. Merci Jules.

Jules : C'est la Wally, de Catalani. Ca se passe dans les montagnes. C'est une femme, elle veut mourir. Elle a un chagrin d'amour, et elle chante. Elle dit "je veux m'en aller au loin, très loin, là-bas où les nuages sont dorés, là-bas où la neige est blanche. Sans doute ne me reverras-tu plus. Plus jamais." C'est tragique. Et à la fin, à la fin elle se jette dans un couloir d'avalanche.

Alba : Mélo dis-donc, super !

Jules : Ecoute, ça va commencer.

 

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L'homme qui tient l'échoppe : Enfin ! Chômeurs ! Réfugiés ! Malheureux en amour ! La chance est une maîtresse volage ! Attention, attention ! Saissez-lui la crinière ! Un cadeau pour le gagnant, ma considération pour le perdant ! Tentez votre chance pendant que la roue tourne ! Eh oui, madame, elle tourne !

L'homme : Tu vois, j'te l'avais dit. Allez, viens !

La femme : Oh, c'est béta, on l'avait déjà sur la ch'minée (un petit buste de Beethoven).

L'homme : Viens, j'te dis.

 

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"Le curé" : J'aime pas Beethov. 

 

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Alba à Jules, devant le miroir : Dis, tu trouves pas que je commence à [...] ?

 

 

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Gorodish : T'as vu l'heure ? Tu me refais un coup comme ça et je te remets au bord de ta nationale, avec tes viet-congs.

Alba : Ecoute, m'eugueule pas. J'ai fait un truc terrible. Attends, bouge pas.

 

Elle lui fait écouter la diva.

 

Gorodish : La Wally. Cynthia Hawkins. Comment tu l'as eu ? Elle a jamais fait un seul enregistrement.

Alba : A-aaaaa...

 

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Une prostiuée : C'est gentil comme métier, postier.

Jules : Ca dépend.

Une prostiuée : C'est toi qui portes les lettres d'amour ?

Jules : Oui, des contraventions aussi.

Une prostiuée : Je m'en fous, j'ai pas de voiture. Dans ma famille, ils sont tous dans les postes, mon beau-frère, Marc, un grand, tu le connais pas ?

Jules : Peut-être, tu sais, on est nombreux.

 

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Un journaliste : Donc vous êtes contre le commerce de l'art ?

Cynthia Hawkins : Non, non, c'est au commerce de s'adapter à l'art. Et non pas à l'art de s'adapter au commerce.

Un journaliste : Et qu'en pense monsieur Weinstatt, votre impresario ?

Cynthia Hawkins : Posez-vous lui-même la question.

Un autre journaliste : Que pensez-vous des enregistrements pirates ?

Cynthia Hawkins : C'est un vol, un viol, je les méprise and I have no further comment on that subject.

Un journaliste : On parle de vous comme une diva. Est-ce que vous avez l'impression d'en être une vraiment ? Et si oui, est-ce que vous faites des caprices ?

Cynthia Hawkins : Capries ?

Un autre journaliste : Whims.

Cynthia Hawkins : Whims... !

 

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Gorodish : Il faut qu'il soit à la bonne température. La baguette. Le couteau, pas trop mince, mais pas trop épais. La mie, fraîche ! Ah, c'est tout un art. On nous envie dans le monde entier pour ça, nous autres les Français. Regarde. Tu étales. Y'en a qui se défoncent à la colle d'avion, à la lessive, enfin des trucs compliqués quoi. Tu vois, mon satori, c'est ça, le zen dans l'art de la tartine. Regarde, tu peux regarder. Y'a plus de couteau, y'a plus de pain, y'a plus de beurre ! Y'a plus qu'un geste, qui se répète, un mouvement, l'espace, le vide. Tu sais que ça coûte cher ?

Jules : Le caviar ?

Gorodish : Non, pas le caviar. Le caviar, c'est encore un cadeau d'Alba. Non, ton enregistrement. D'abord y'en a pas dans le commerce. Et en plus, le concert de l'autre soir, c'était le meilleur. Alors ?

Jules : Je fais ça parce que ça me branche moi, pour le plaisir.

Gorodish : Le plaisir. Le plaisir. Mais y'a pas de plaisir innocent.

 

 

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"Le curé" : J'aime pas les parkings.

 

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 - Nous croyons qu'il existe un enregistrement d'excellente qualité pour Cythia Hawkins. Cet enregistrement, comment dire, nous intéresse. En exclusivité, bien entendu.

Gorodish : Vous ne pensez pas qu'il encore un petit peu trop tôt pour parler d'affaires.

- Nous vous rappellerons. La patience du buffle est immense mais sa force aussi.

Gorodish : Abyssus abyssum invocat.

Alba : C'est quoi abyssus abyssum ?

Gorodish : Ca veut dire l'abime appelle l'abime. 

 

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Cynthia Hawkins : Si tu n'existais pas, il ne faudrait pas t'inventer.

Jules : Pourquoi ?

Cynthia Hawkins : Parce que tu connais trop bien la musique. Je veux dire, l'opéra.

Jules : Mais j'aime la musique.

Cynthia Hawkins : Je sais, nous l'aimons tous les deux. Et maintenant, je dois tavailler, à propos de musique.

 

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