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dimanche, 16 juin 2013

Psaume 139 - Rembrandt, Saint Augustin

philosophe en méditation, rembrandt
Le philosophe en méditation, Rembrandt

 

 

Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais !
Tu sais quand je m'assois, quand je me lève.
De très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois.

Avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres,
déjà, Seigneur, tu le sais.
Tu me devances et me poursuis, tu m'enserres,
tu as mis la main sur moi.

Savoir prodigieux qui me dépasse,
hauteur que je ne puis atteindre !
Où donc aller, loin de ton souffle ?
Où m'enfuir, loin de ta face ?

Je gravis les cieux : tu es là ;
je descends chez les morts : te voici.
Je prends les ailes de l'aurore
et me pose au-delà des mers :

même là, ta main me conduit,
ta main droite me saisit.
J'avais dit : "Les ténèbres m'écrasent !"
mais la nuit devient lumière autour de moi.

C'est toi qui as créé mes reins,
qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige,
l'être étonnant que je suis.

 

 

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Saint Augustin (354-450)

 

samedi, 15 juin 2013

Au-delà du nombril

Pour une métaphore ou une analogie

à propos de l'Au-delà,

 

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Dans le ventre d’une mère,

Deux bébé discutent.
 
 

- Bébé 1 : Et toi, tu crois à la vie après l’accouchement ?
 
- Bébé 2 : Bien sûr. C’est évident que la vie après l’accouchement existe. Nous sommes ici pour devenir forts et nous préparer pour ce qui nous attend après.
 
- Bébé 1: Pffff... tout ça, c’est insensé. Il n’y a rien après l’accouchement ! A quoi ressemblerait une vie hors du ventre ?
 
- Bébé 2 : Eh bien, il y a beaucoup d'histoires à propos de "l'autre côté"... On dit que, là-bas, il y a beaucoup de lumière, beaucoup de joie et d'émotions, des milliers de choses à vivre... Par exemple, il paraît que là-bas on va manger avec notre bouche.
 
- Bébé 1 : Mais c’est n’importe quoi ! Nous avons notre cordon ombilical et c’est ça qui nous nourrit. Tout le monde le sait. On ne se nourrit pas par la bouche ! Et, bien sûr, il n’y a jamais eu de revenant de cette autre vie... donc, tout ça, ce sont des histoires de personnes naïves. La vie se termine tout simplement à l’accouchement. C'est comme ça, il faut l'accepter.
 
- Bébé 2 : Et bien, permet moi de penser autrement. C'est sûr, je ne sais pas exactement à quoi cette vie après l’accouchement va ressembler, et je ne pourrais rien te prouver. Mais j'aime croire que, dans la vie qui vient, nous verrons notre maman et elle prendra soin de nous.
 
- Bébé 1 : "Maman" ? Tu veux dire que tu crois en "maman" ??? Ah ! Et où se trouve-t-elle ?
 
- Bébé 2 : Mais partout, tu vois bien ! Elle est partout, autour de nous ! Nous sommes faits d'elle et c'est grâce à elle que nous vivons. Sans elle, nous ne serions pas là.
 
- Bébé 1 : C’est absurde ! Je n’ai jamais vu aucune maman donc c’est évident qu’elle n’existe pas.
 
- Bébé 2 : Je ne suis pas d’accord, ça c'est ton point de vue. Car, parfois lorsque tout devient calme, on peut entendre quand elle chante… On peut sentir quand elle caresse notre monde… Je suis certain que notre Vraie vie va commencer après l’accouchement...
 

vendredi, 14 juin 2013

Capillomanie, capillophilie II - De Vigny, Rubens

 

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Samson et Dalila, Rubens

 

 

La colère de Samson, Alfred de Vigny :

 

Le désert est muet, la tente est solitaire.
Quel Pasteur courageux la dressa sur la terre
Du sable et des lions? - La nuit n'a pas calmé
La fournaise du jour dont l'air est enflammé.
Un vent léger s'élève à l'horizon et ride
Les flots de la poussière ainsi qu'un lac limpide.
Le lin blanc de la tente est bercé mollement ;
L'oeuf d'autruche allumé veille paisiblement,
Des voyageurs voilés intérieure étoile,
Et jette longuement deux ombres sur la toile.

L'une est grande et superbe, et l'autre est à ses pieds :
C'est Dalila, l'esclave, et ses bras sont liés
Aux genoux réunis du maître jeune et grave
Dont la force divine obéit à l'esclave.
Comme un doux léopard elle est souple, et répand
Ses cheveux dénoués aux pieds de son amant.
Ses grands yeux, entr'ouverts comme s'ouvre l'amande,
Sont brûlants du plaisir que son regard demande,
Et jettent, par éclats, leurs mobiles lueurs.
Ses bras fins tout mouillés de tièdes sueurs,
Ses pieds voluptueux qui sont croisés sous elle,
Ses flancs plus élancés que ceux de la gazelle,
Pressés de bracelets, d'anneaux, de boucles d'or,
Sont bruns ; et, comme il sied aux filles de Hatsor,
Ses deux seins, tout chargés d'amulettes anciennes,
Sont chastement pressés d'étoffes syriennes.

Les genoux de Samson fortement sont unis
Comme les deux genoux du colosse Anubis.
Elle s'endort sans force et riante et bercée
Par la puissante main sous sa tête placée.
Lui, murmure ce chant funèbre et douloureux
Prononcé dans la gorge avec des mots hébreux.
Elle ne comprend pas la parole étrangère,
Mais le chant verse un somme en sa tête légère.

" Une lutte éternelle en tout temps, en tout lieu
Se livre sur la terre, en présence de Dieu,
Entre la bonté d'Homme et la ruse de Femme.
Car la Femme est un être impur de corps et d'âme.

L'Homme a toujours besoin de caresse et d'amour,
Sa mère l'en abreuve alors qu'il vient au jour,
Et ce bras le premier l'engourdit, le balance
Et lui donne un désir d'amour et d'indolence.
Troublé dans l'action, troublé dans le dessein,
Il rêvera partout à la chaleur du sein,
Aux chansons de la nuit, aux baisers de l'aurore,
A la lèvre de feu que sa lèvre dévore,
Aux cheveux dénoués qui roulent sur son front,
Et les regrets du lit, en marchant, le suivront.
Il ira dans la ville, et là les vierges folles
Le prendront dans leurs lacs aux premières paroles.
Plus fort il sera né, mieux il sera vaincu,
Car plus le fleuve est grand et plus il est ému.
Quand le combat que Dieu fit pour la créature
Et contre son semblable et contre la Nature
Force l'Homme à chercher un sein où reposer,
Quand ses yeux sont en pleurs, il lui faut un baiser.
Mais il n'a pas encor fini toute sa tâche. -
Vient un autre combat plus secret, traître et lâche ;
Sous son bras, sous son coeur se livre celui-là,
Et, plus ou moins, la Femme est toujours DALILA.

Elle rit et triomphe ; en sa froideur savante,
Au milieu de ses soeurs elle attend et se vante
De ne rien éprouver des atteintes du feu.
A sa plus belle amie elle en a fait l'aveu :
" Elle se fait aimer sans aimer elle-même.
" Un Maître lui fait peur. C'est le plaisir qu'elle aime,
" L'Homme est rude et le prend sans savoir le donner.
" Un sacrifice illustre et fait pour étonner
" Rehausse mieux que l'or, aux yeux de ses pareilles,
" La beauté qui produit tant d'étranges merveilles
" Et d'un sang précieux sait arroser ses pas. "

- Donc ce que j'ai voulu, Seigneur, n'existe pas. -
Celle à qui va l'amour et de qui vient la vie,
Celle-là, par Orgueil, se fait notre ennemie.
La Femme est à présent pire que dans ces temps
Où voyant les Humains Dieu dit : Je me repens !
Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La Femme aura Gomorrhe et l'Homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de son côté.

Eternel ! Dieu des forts ! vous savez que mon âme
N'avait pour aliment que l'amour d'une femme,
Puisant dans l'amour seul plus de sainte vigueur
Que mes cheveux divins n'en donnaient à mon coeur.
- Jugez-nous. - La voilà sur mes pieds endormie.
- Trois fois elle a vendu mes secrets et ma vie,
Et trois fois a versé des pleurs fallacieux
Qui n'ont pu me cacher la rage de ses yeux ;
Honteuse qu'elle était plus encor qu'étonnée
De se voir découverte ensemble et pardonnée.
Car la bonté de l'Homme est forte, et sa douceur
Ecrase, en l'absolvant, l'être faible et menteur.

Mais enfin je suis las. - J'ai l'aine si pesante,
Que mon corps gigantesque et ma tête puissante
Qui soutiennent le poids des colonnes d'airain
Ne la peuvent porter avec tout son chagrin.

Toujours voir serpenter la vipère dorée
Qui se traîne en sa fange et s'y croit ignorée ;
Toujours ce compagnon dont le coeur n'est pas sûr,
La Femme, enfant malade et douze fois impur !
- Toujours mettre sa force à garder sa colère
Dans son coeur offensé, comme en un sanctuaire
D'où le feu s'échappant irait tout dévorer,
Interdire à ses yeux de voir ou de pleurer,
C'est trop ! - Dieu s'il le veut peut balayer ma cendre,
J'ai donné mon secret ; Dalila va le vendre.
- Qu'ils seront beaux, les pieds de celui qui viendra
Pour m'annoncer la mort ! - Ce qui sera, sera ! "

Il dit et s'endormit près d'elle jusqu'à l'heure
Où les guerriers, tremblant d'être dans sa demeure,
Payant au poids de l'or chacun de ses cheveux,
Attachèrent ses mains et brûlèrent ses yeux,
Le traînèrent sanglant et chargé d'une chaîne
Que douze grands taureaux ne tiraient qu'avec peine,
La placèrent debout, silencieusement,
Devant Dagon leur Dieu qui gémit sourdement
Et deux fois, en tournant, recula sur sa base
Et fit pâlir deux fois ses prêtres en extase ;
Allumèrent l'encens ; dressèrent un festin
Dont le bruit s'entendait du mont le plus lointain,
Et près de la génisse aux pieds du Dieu tuée
Placèrent Dalila, pâle prostituée,
Couronnée, adorée et reine du repas,
Mais tremblante et disant : IL NE ME VERRA PAS !

Terre et Ciel ! avez-vous tressailli d'allégresse
Lorsque vous avez vu la menteuse maîtresse
Suivie d'un oeil hagard les yeux tachés de sang
Qui cherchaient le soleil d'un regard impuissant ?

Et quand enfin Samson secouant les colonnes
Qui faisaient le soutien des immenses Pylônes
Ecrasant d'un seul coup sous les débris mortels
Ses trois mille ennemis, leurs Dieux et leurs autels ?

Terre et Ciel ! punissez par de telles justices
La trahison ourdie en des amours factices
Et la délation du secret de nos coeurs
Arraché dans nos bras par des baisers menteurs !

 

 

alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863), par Felix Nadar

 

 

> Pour plus de poësie d'Alfred de Vigny :
http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/alfred_de_vigny/index.html

 

 

> Pour des citations d'Alfred de Vigny :
http://www.babelio.com/auteur/Alfred-de-Vigny/9906/citations

 

 

alfred de vigny   marie dorval, alfred de vigny
Alfred de Vigny (1797-1863)                   Marie Dorval (1798-1849)


> A propos de son amour pour Marie Dorval :
http://lieuxcommuns.over-blog.com/article-correspondance-...


L'été 1831, alors que la seconde doit jouer la pièce du premier, La Maréchale d'Ancre, ils deviennent amants. Le poète installe sa muse dans un appartement de la rue Montaigne, où ils se retrouvent avec passion. Peu à peu, celle-ci s'éteindra, mais les amants restent attachés l'un à l'autre. En 1838, après de violentes disputes, ils se séparent. Vigny est extrêmement jaloux, au point de faire suivre sa "vieille maîtresse" par l'inspecteur Vidocq lui-même, ne supportant pas sa liaison avec un poète plus jeune, Jules Sandeau.

"Tout était passion chez elle, la maternité, l'art, l'amitié, le dévouement, l'indignation, l'aspiration religieuse ; et comme elle ne savait et ne voulait rien modérer, rien refouler, son existence était d'une plénitude effrayante, d'une agitation au-dessus des forces humaines...", écrit à propos de Marie Dorval son amie George Sand.

 

jeudi, 13 juin 2013

Capillomanie, capillophilie I - Delerm

 Janvier 2011.
 Ich habe eine Ânerie gemacht.
Nicht kleine, große.
Aber eine Ânerie pré-moutonnière.
michelle obama, frange, cheveux
(Source : Direct Matin, mardi 26 février 2013) 

 

Janvier 2013
Strong hair did that...
capillomanie, capillophilie, cheveux

 

 

 

Extrait de La sieste assassinée, Fabrice Delerm, 2005, Folio :

 

On est là, tout engoncé dans le fauteuil, tout vaporeux, flottant dans la soyeuse blouse vague que le coiffeur vous a fait enfiler. Au début, il a eu ce geste du doigt glissant autour de votre cou pour placer la petite serviette protectrice - et dès lors on s'est laissé faire, anesthésié par tant d'autorité et tant de prévenances, par tant d'effluves de violette et de fougère répandus au hasard de la pièce.

Quand le coiffeur vous parle dans le dos, ce n'est pas très poli de le suivre des yeux dans la glace, et puis ça l'agace un peu - il ne dit rien, mais vous saisit la tête entre ses mains, à hauteur des tempes, et rectifie la position avec une douceur très implacable. Puis le ballet du peigne et des ciseaux reprend, et la conversation aussi, après un petit blanc. Alors c'est assez étrange : on se regarde dans la glace bien en face tout en bavardant. On ne peut pas dire qu'on se voie vraiment, ni qu'on s'admire - ce serait bien gênant d'opposer une telle suffisance à cet artisanat butinant qui se déploie autour de vos oreilles. On se regarde en s'oubliant. On devient la conversation, bien anodine le plus souvent, du type moralisateur à consensus très large, sur l'évolution défensive du football, par exemple - qu'est-ce que vous voulez, c'est l'argent qui commande.

Mais la minute qui compte, c'est tout à la fin. Les gestes se sont alentis, le coiffeur vous a délivré du tablier de nylon, qu'il a secoué d'un seul coup, dompteur fouetteur infaillible. Avec une brosse douce, il vous a débarrassé des poils superflus. Et l'instant redouté arrive. Le coiffeur s'est rapproché de la tablette, et saisit un miroir qu'il arrête dans trois positions rapides, saccadées : sur votre nuque, trois quarts arrière gauche, droite. C'est là qu'on mesure soudain l'étendue du désastre... Oui, même si c'est un peu près ce qu'on avait demandé, même si l'on avait très envie d'être coiffé plus court , chaque fois on avait oublié combien la coupe fraîche donne un air godiche. Et cette catastrophe est à entériner avec un tout petit oui oui, un assentiment douloureux qu'il faut hypocritement décliner dans un battement de paupières approbateur, une oscillation du chef, parfois un "c'est parfait" qui vous met au supplice. Il faut payer pour ça.  

 

delerm, la sieste assassinéeSe procurer l'ouvrage :

La sieste assassinée

Philippe Delerm

2005

Folio

112 pages

http://www.amazon.fr/La-Sieste-assassin%C3%A9e-Philippe-D...

 

 

mercredi, 12 juin 2013

Ludwig

 

beethoven
Ludwig van Beethoven (1770-1827)

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

gargouille, notre dame de paris, hermann schurig
Notre Dame de Paris, crédits photographiques Hermann Schurig

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...

 

gargouille, notre dame de paris, hermann schurig
Notre Dame de Paris, crédits photographiques Hermann Schurig

 

 
http://www.youtube.com/watch?v=UUJW0AdFqlY&feature=pl...

 

gargouille, notre dame de paris, hermann schurig
Notre Dame de Paris, crédits photographiques Hermann Schurig

 

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Ajout le 11 septembre 2014 : film indiqué sur le site de Maxence Caron

http://maxencecaron.fr/2014/06/le-meilleur-film-sur-beeth...
 

 

mardi, 11 juin 2013

Horowitz - trilogie beethovenienne & impromptus schubertiens

 

phonographe, marc kandalaft
Crédits photographiques Marc Kandalaft

 

Horowitz - Beethoven Clair de Lune, Pathétique & Appassionata  
                   Schubert Impromptus Op 90, D 899 No 2, 4


http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=RDQfWfCuuOM

 

 

Vladimir Horowitz (1903-1989)

Vladimir Horowitz    Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz    Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz    Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz

Vladimir Horowitz

lundi, 10 juin 2013

Last dance before summer

pilote, correction, professeur, enseignant, université