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mercredi, 28 janvier 2015

Considérations sur la langue - L'orthographe, comportement social et image de soi

 

L'orthographe,
comportement social et image de soi

 

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http://www.scripta-volant.org/images/stories/Virginia_Woolf-le-parole.jpg

 

 

"L'orthographe, marqueur social", entretien d'Alain Rey par Thibaut Le Gal, 20 minutes, vendredi 5 septembre 2014 :

 

Cachez cette faute que je ne saurais voir.

 

Selon une enquête Ipsos pour les éditions Le Robert, près de neuf Français sur dix se disent choqués quand ils repèrent une erreur dans un courrier administratif ou professionnel. Alain Rey, linguiste, lexicographe et figure emblématique de la rédaction des dictionnaires Le Robert, analyse le rapport des Français à l'écriture de la langue française.

 

Comment expliquer ce sentiment de honte à l'idée de faire une faute ?

Avoir une bonne orthographe fait partie des comportements sociaux. On peut tolérer une orthographe incertaine dans les lettres privées, dans les SMS. Mais si on fait une faute dans le milieu professionnel, il y a une sanction sociale. On risque d'être mal jugé. L'orthographe est un marqueur social. Elle donne une image de soi.

 

Cela a toujours été comme ça ?

Non. C'est au moment où tout le monde est allé à l'école qu'une mauvaise orthographe est devenue problématique.

 

Paradoxalement, les Français sont de plus en plus mauvais en orthographe...

A l'école, les programmes sont si nombreux que l'enseignement formel de la langue a dangereusement diminué. Les enfants ne connaissent pas toujours la fonction des mots. Il faut leur apprendre à bien parler avant de leur apprendre à bien écrire.

 

Les SMS et les réseaux sociaux font-ils baisser le niveau ?

Quand un enfant fait peu de fautes, il peut faire toutes les fantaisies qu'il souhaite par SMS, ça ne perturbe pas son orthographe normale. Mais quand il est en cours d'apprentissage, ou s'il est moins bon, le mélange des genres peut créer une perturbation supplémentaire.

 

Y a-t-il des fautes plus importantes que d'autres ?

Il faut distinguer les fautes graves et les fautes de mémoire. Ne pas savoir si tel mot prend une double consonne est moins grave que mélanger infinitif et participe passé. Les fautes graves sont celles qui montrent un défaut dans la syntaxe et donc dans la compréhension.

 

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