samedi, 24 août 2013
Concerto n°5 - Empereur - Beethoven, Glenn Gould
Petit Palais
Crédits photographiques Hermann Schurig
Précédé d'un très bref commentaire introductif.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&am...
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Extraits de : http://fr.wikipedia.org/wiki/Concerto_pour_piano_n%C2%BA_...
Beethoven commença son Concerto pour piano en 1808, en même temps que les préparatifs de guerre de l'Autriche contre Napoléon.
« Lors du court siège de Vienne par les Français en 1809, Beethoven eut grand-peur. Il passa la plus grande partie du temps dans une cave chez son frère Kaspar, en se couvrant en outre la tête de coussins, afin de ne pas entendre le canon. » — Ferdinand Ries (Ludwig van Beethoven, Jean et Brigitte Massin, Fayard 1967)
Dans une lettre à ses éditeurs, Beethoven raconte combien ces événements l'ont marqué : « Nous avons durant ce laps de temps vécu dans une gêne vraiment opprimante. […] Le cours des événements dans l'ensemble a eu chez moi sa répercussion physiquement et moralement. Je ne parviens même pas encore à jouir de cette vie à la campagne si indispensable pour moi. […] Quelle vie épuisante et dévastatrice autour de moi ; rien que tambours, canons, misères humaines de tout genre. » — Lettre de Beethoven à Breitkof & Härtel, 26 juillet 1809 (Lettres de Beethoven. L'intégrale de la correspondance 1787-1827, trad. Jean Chuzeville, Actes Sud 2010)
Les esquisses pour le premier mouvement de 1808 à mars-avril 1809 sont parsemées de notes dans ce genre: « Auf die Schlacht Jubelgesang ! » (Chant de triomphe pour le combat), « Angriff ! » (Attaque), « Sieg ! » (Victoire). On raconte que Beethoven était parfois pris de fièvre martiale et s'exprimait par des accès de rage contre Napoléon et les Français. On le vit un jour dans un café menacer du poing un officier français de l'armée d'occupation en criant : « Si j'étais général et en savais autant sur la stratégie que j'en connais sur le contrepoint, je vous en donnerais pour votre argent ! »
Le titre de « Concerto Empereur » n'a pas été choisi par le musicien. Le compositeur avait admiré le général Bonaparte alors qu'il semblait destiné à libérer l'Europe de la tyrannie ; aussi, quand ce dernier prit le titre d'empereur et commença ses conquêtes, il tomba dans son estime.
Beethoven lui-même fit savoir à ses éditeurs qu'il n'admettait qu'un titre : « Le concerto sera dédié à l'Archiduc R[odolphe] et pour titre il n'a rien que: « Grand concerto dédié à son Altesse Impériale l'Archiduc Rodolphe de, etc.» », son élève, dédicataire également de son Quatrième concerto.
Bien que le concerto fût achevé dès 1809, la première exécution n'eut lieu que bien plus tard, le 28 novembre 1811 – sans doute à cause des troubles qui marquèrent cette période. Du fait de sa surdité, Beethoven fut incapable d'interpréter lui-même son concerto, comme il en avait l′habitude pour la première, et dut écrire l'intégralité de la partie solo. Le pianiste choisi pour cette première fut Friedrich Schneider, qui avait peut-être été l'élève de Beethoven, accompagné par l'excellent Orchestre du Gewandhaus de Leipzig dirigé par Johann Philipp Christian Schultz. Le concert fut un véritable triomphe pour le compositeur. D′après la grande revue Allgemeine Musikalische Zeitung du 1er janvier 1812, le public contint avec difficulté son enthousiasme et sa reconnaissance et le journal décrivait le concerto comme « sans aucun doute l'un des plus originaux, des plus imaginatifs, des plus énergiques, mais aussi des plus difficiles de tous les concertos existant ».
L'accueil fut beaucoup moins chaleureux à Vienne, trois mois plus tard, le 11 (ou le 12) février 1812. Le pianiste était Carl Czerny, l'élève de Beethoven, plus connu de nos jours comme auteur d'ouvrages pédagogiques. C'était alors un professeur et un compositeur apprécié, ainsi qu'un excellent pianiste. La critique fut cependant mauvaise et l'on reprocha à Beethoven d'être trop fier et trop confiant en son génie. En fait, le public viennois était plutôt conservateur et moins ouvert à la nouveauté que celui de Leipzig.
Les dimensions du Concerto en mi bémol majeur dépassent tous les canons traditionnels ; à lui seul, le premier mouvement compte presque six cents mesures. L′œuvre abandonne le cadre de référence, jusqu'ici usuel, de la musique de chambre ; ses effets sont conçus pour les dimensions d'une grande salle de concert, il fait figure de « Symphonie avec participation d'un piano », voire de Symphonie concertante. Avec elle, Beethoven crée le grand concerto symphonique qui servira de modèle à Litolff, Liszt, Brahms, et tant d'autres musiciens du XIXe siècle.
La partie soliste exige à coup sûr le grand piano de concert moderne que ne réclamait pas encore les concertos de Mozart, ni les premiers concertos de Beethoven. Certainement, il n'y avait jamais encore eu de concerto pour piano ayant de telles proportions ni donnant autant d′importance aux brillants effets du piano par simple plaisir. Certains ont supposé qu'entre la composition du Quatrième et du Cinquième Concerto, Beethoven avait acquis un nouveau piano de meilleure qualité qui inspira les possibilités propres à un meilleur instrument et le poussa à donner au piano un rôle égal et même supérieur (par opposition à son rôle ornemental plus courant) en combinaison avec l'orchestre.
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Utilisation
- Les deuxième et troisième mouvements font partie de la bande sonore du film Ludwig van B. de Bernard Rose (1994).
- Le second mouvement est utilisé dans deux films de Peter Weir : Pique-nique à Hanging Rock (1975) et Le Cercle des poètes disparus (1989, dans le bureau de M. Keating). Il sert également de support musical au film des frères Dardenne : Le Gamin au vélo. De la même façon il apparaît comme un leitmotiv dans le film de Rainer Maria Fassbinder, "Wildwechsel" (1973).
- Une bonne partie du concerto est jouée au Théâtre des Champs-Élysées au cours du film Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson (2006).
- Ce concerto est aussi la principale musique dans « Les Fiancées de l'Empire » de Jacques Doniol-Valcroze avec Yolande Folliot et Claude Giraud, fiction produite par Antenne 2 en 1980, diffusée en épisodes et actuellement disponible en DVD chez KOBA Films dans la collection « mémoire de la télévision ».
- C'est la musique principale du film : « L'appel du destin » consacré à Roberto Benzi.
- Aussi joué par le protagoniste principal du film Le Concours (titre original : The Competition), film américain réalisé en 1980 par Joel Oliansky avec Richard Dreyfuss et Amy Irving.
07:00 Publié dans Musique, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : concerto, empereur, beethoven, glenn gould, piano
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