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mardi, 01 janvier 2013

Le ciel n'est pas pour demain - Doré

 

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Dante et Béatrice au Paradis, Gustave Doré

 

31e dimanche du Temps ordinaire, semaine du 4 au 10 novembre 2012 :

"Le ciel n'est pas pour demain", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy 

 

Au Ciel, les âmes bienheureuses sont dans la Béatitude d'être avec Dieu, mais elles attendent toujours la pleine rédemption de leur corps, qui adviendra au jour de la résurrection, quand nous serons semblables au Christ parce que nous le verrons tel qu'il est, quand nous serons, enfin, pleinement nous-mêmes à la face de Dieu.

Beaucoup d'âmes aussi sont sans doute en purgatoire, et elles souffrent d'une blessure du désir. D'une grande souffrance, mais d'une souffrance bienheureuse, car elles sont sauvées. Le Seigneur creuse en elles l'espace nécessaire pour accueillir la Joie du Ciel. Il brise la croûte du matérialisme et de l'autosuffisance qui recouvre nos vies comme une chape de plomb. Elles revêtent la robe nuptiale, celle que portent les saints qui ont "lavé leur robe dans le Sang de l'Agneau" (Ap 7, 14), c'est-à-dire qui ont été pleinement associés à la victoire du Christ sur les puissances de mort.

Et l'enfer existe aussi, comme une possibilité dramatique de la liberté de l'homme, qui est celle du refus. Certains s'en moquent. Ils font du Salut un automatisme qui ne rend pas compte de la réalité de l'Alliance entre Dieu et l'homme. Les démons y sont, anges qui ont refusé de rendre hommage à leur Créateur. L'enfer n'est pas le lieu brûlant des diablotins méchants avec des fourches, il est un enfermement, une volonté de se sauver par soi-même sans accueillir la vie qui vient de Dieu. Il n'y a pas d'amour en enfer. Dans la chapelle Sixtine au tableau du jugement, un homme en enfer se cache un œil, image de l'aveuglement, et un serpent engloutit son sexe, image d'une communion qui s'enferme, où l'homme épuise le don de sa vie et le retourne sur lui-même.

Jean-Paul Ier, le "pape du sourire", mort trente-trois jours après son élection au Siège de Pierre, propose comme image du Ciel et de l'enfer un grand banquet où les hommes tiennent des couverts trop grands pour eux, et ne peuvent s'en servir. Au Ciel comme en enfer, c'est le même tableau : un grand banquet où les hommes ont des fourchettes immenses. La différence, c'est qu'au Ciel ils se nourrissent les uns les autres, alors qu'en enfer chacun s'efforce de porter la fourchette à soi.

Le Ciel n'est pas pour demain... Donner sa vie sur la terre ouvre une fenêtre sur le Ciel de Dieu.

 

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Père Luc de Bellescize

 

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