jeudi, 31 mai 2012
Considérations sur le temps - Maurice Blondel
Crédits photographiques Karim Hobeika
Extrait de L'action, 1893, Maurice Blondel
C'est pour avoir prétendu se contenter de la durée et se borner à la nature, que l'homme meurt ; non qu'il ne puisse emplir et dépasser l'espace ou le temps : mais il a tant agrandi ce domaine des sens et de la science qu'il pourrait presque feindre de s'y mouvoir à l'aise et d'y trouver une demeure définitive s'il ne lui fallait, bon gré mal gré, toujours en sortir par l'inévitable avertissement de la conscience, par le scandale de la souffrance et de la mort. Si mourir au temps lui apprend ce qu'est vivre, c'est parce que cette vie qui ne passe pas dans le temps, est exposée à la seconde mort, à celle qui subsiste à jamais. Faire, ce n'a été l'oeuvre que d'un instant ; avoir fait et vouloir, c'est pour toujours. Ce qui est fait ne peut pas ne pas avoir été fait... sous les apparences qui se succèdent dans notre connaissance, se cache l'action qui en fixe la réalité permanente.
Maurice Blondel (1861-1949)
07:54 Publié dans Réflexions, philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : temps, blondel
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