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vendredi, 29 mars 2013

La Crucifixion - Le Pérugin

 

crucifixion, le perugin
La Crucifixion, Le Pérugin

 

Extrait de Famille Chrétienne, n°1803 du 4 au 10 août 2012

Article "Le Pérugin (1450-1523) La Crucifixion", Marie-Gabrielle Leblanc

 

Dans la salle capitulaire de la petite église Santa Maria Maddalena de' Pazzi à Florence, le visiteur peut admirer le Christ en Croix avec cinq saints, une grande fresque peinte par Pietro Vanucci, dit le Pérugin.

[...]

Dans un admirable et lumineux paysage baigné par la célèbre douceur ombrienne, s'étendant à perte de vue vers l'horizon bleuté, la Croix s'élève très haut dans le Ciel. Le Christ a déjà incliné la tête et rendu l'Esprit, ses souffrances sont terminées. Comme dans le haut Moyen Age carolingien, Pérugin a représenté le soleil et la lune de part et d'autre de la Croix, pour indiquer que la mort du Christ en Croix et sa résurrection sont le moment central de toute l'Histoire de l'humanité. A la mort de Jésus, il s'est fait sur la terre la nuit complète à trois heures de l'après-midi. Au pied de la Croix est agenouillée Marie Madeleine en prière, toute jeune. De part et d'autre des colonnes peintes en trompe-l'oeil, Marie et Jean se tiennent debout. Marie fixe doucement le spectateur du regard, Jean contemple Jésus. A gauche et à droite sont agenouillés saint Bernard, en blanc, représentant des cisterciens, et saint Benoît en noir, pour les bénédictins.

Pietro Vanucci, il Perugino, fut le maître de Raphaël, jeune prodige de douze ans. Ce grand peintre ombrien est le premier de la deuxième Renaissance, la "Renaissance classique" qui culminera à Florence puis à Rome autour de Raphaël et Michel Ange. L'Ombrie, la région d'Assise, a pour capitale Perrugia, Pérouse en français, qui lui a donné son surnom.

Cette peinture fut dénommée "manière douce", par opposition à la "manière dure" de Boticelli, Uccello, Mantegna, Pietra della Francesca au XVe siècle.

Les regards des saints s'élèvent vers le Ciel pour faire comprendre que nous devons tout à Dieu. Les arbres hauts et grêles, au feuillage très léger, les lacs baignant le pied des collines verdoyantes, sont en accord avec la paix des personnages ; tous ces éléments sont la marque de fabrique de Pérugin.

Notre époque, qui comprend mal la douceur, voit cet art comme mièvre. Il possède pourtant une grande force dans la tendresse. Son style est clair, serein, il fonde sa composition sur l'équilibre et la symétrie, un rythme harmonieux, des couleurs lumineuses, un dessin précis.

 

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