dimanche, 27 juillet 2014
Considérations sur les femmes
Les trois âges de la vie, Klimt
Le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, semaine du 22 au 28 juin 2014, bulletin paroissial n°43 :
"Une servante et une reine", Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy
"C'est toi qui m'a tissé dans le sein de ma mère, je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis", dit le psaume (Ps 138). Nous reconnaissons dans le sein de notre mère le berceau de notre vie et dans son cœur battant la première voix de Dieu. "Mon âme est en moi comme un enfant, dit encore un psaume, comme un petit enfant contre sa mère" (Ps 130). Le sein d'une mère, de corps ou de cœur, est la première "terre" où s'enracine la vie d'un homme.
On ne saurait donc avoir la prétention politique de "refonder la famille", car on ne peut fonder ce qui constitue le fondement même. La famille est le fondement et la condition de possibilité de toute vie et de toute parole capable d'exprimer son mystère.
"Tu honoreras ton père et ta mère" dit le Seigneur (Ex 20, 12). Et aussi "tu quitteras ton père et ta mère (Gn 2, 24). "Honorer" signifie en hébreu le poids, la densité. Quitter, c'est honorer, c'est-à-dire reconnaître le poids de vie qui nous a été donné, dire à ses parents : "Vous m'avez donné assez de vie pour que je puisse vivre ma vie".
Que le Seigneur bénisse donc toutes les mères, gardiennes de la beauté et de la vulnérabilité des êtres. Qu'elles ne deviennent jamais des "mères poules" qui couvent la vie avec crainte et tremblement, mais des éducatrices, qui portent la vie et la laissent grandir, pour un jour la voir partir ; qui donnent des racines, pour que les enfants puissent déployer leurs ailes.
Il n'est jamais évident de porter la vie sans enfermer la vie. "J'ai perdu mon père, disait Gide en une parole terrible, et dès lors l'amour de ma mère se referma sur moi". Les enfants nous échappent toujours... Peut-être direz-vous un jour, devant tel ou tel choix de votre enfant, par exemple celui d'entrer à la grande Chartreuse, si le Seigneur vous accorde cet honneur, ou d'épouser quelqu'un qui ne correspond pas à vos critères : "Qu"est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?".
"En toute femme, écrit Victor Hugo, doit se trouver une servante et une reine". C'est dans la mesure où la femme se fait servante d'une vie qui la dépasse qu'elle obtient un cœur de reine.
Père Luc de Bellescize
07:00 Publié dans Beaux-Arts, Foi, Peinture, Réflexions, philosophie | Lien permanent | Commentaires (0)
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