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dimanche, 17 novembre 2013

Il passa un vêtement, et il se jeta à l'eau - Jn 21

 

Eglise Saint-François, Lausanne, Suisse
Eglise Saint-François, Lausanne, Suisse
Crédits photographiques Jana Hobeika
 

 

5ème dimanche de Pâques, semaine du 28 avril au 4 mai 2013 :

"Il passa un vêtement, et il se jeta à l'eau" (Jn 21), Père Luc de Bellescize, paroisse Notre-Dame de Grâce de Passy

 

> http://www.ndgrace-passy.com/editoriaux/edito130428.htm 

 

     Pierre met son vêtement car il était nu, et il se jette à l'eau. C'est un geste très étrange, car nous ferions plutôt l'inverse. On retire généralement son vêtement avant de se jeter à l'eau. Pierre est nu, car il avait dit : "Je te suivrai et en prison et à la mort" (Lc 22, 33), mais face au regard de la servante auprès du feu il avait renié trois fois. Ainsi l'homme trop sûr de lui-même s'est-il retrouvé mis à nu, face à lui-même. Ici Pierre est à nouveau revêtu du Christ, et il se jette à l'eau comme pour un nouveau baptême. Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ, dit l'apôtre Paul (Ga 3, 27). Car l'homme, même vieux, peut toujours renaître ; même écrasé de péché, il peut retrouver son âme d'enfant. Pierre, m'aimes-tu ? Ces trois questions guérissent Pierre de sa triple trahison et font de lui un roc revenu de sa faiblesse.

     L'Eglise n'a pas besoin de purs et d'incorruptibles, elle a besoin de pasteurs revenus de leur faiblesse, relevés de leurs péchés, capables de miséricorde, car ils l'ont d'abord accueillie pour eux-mêmes. Elle a besoin aussi d'hommes libres, prêts à aller jusqu'à la mort parce que l'honneur les pousse au respect inconditionnel d'eux-mêmes et de leur Maître et Seigneur. Notre monde, notre pays, a grand besoin d'hommes libres. Certains demandent la liberté de conscience. Mais la liberté se prend, elle ne se demande pas. Le jour où dans un pays les citoyens, ou leurs représentants, demandent à être libres, le despotisme est aux portes. Être libre, quitte à perdre son poste, quitte à perdre son influence, quitte à perdre sa tête, comme saint Thomas More, chancelier du roi, patron des hommes politiques, qui refusa de suivre Henri VIII en son mariage arrangé. Il vaut mieux finir la tête en moins que de trahir sa propre vie.

   Que le Seigneur nous donne cette grâce de ne jamais piétiner notre honneur. Il est "privilège des fillettes de quinze ans", comme le dit la chanson, mais il est aussi la force de Pierre, du vieillard revenu de sa trahison, qui se laissera conduire à la mort parce qu'il n'a pas voulu renier le Prince de la vie. "Un autre te mettra ta ceinture, et te mènera là où tu n'aurais jamais voulu aller". C'est dans le martyre que Pierre répond enfin à la question : M'aimes tu ?, car il se donne tout entier à Celui qui s'est donné à lui tout entier.

 

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