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vendredi, 23 novembre 2012

La charge héroïque - John Ford, John Wayne

  

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Film : La charge héroïque / She wore a yellow ribbon (1950, durée 1h44)

Réalisateur : John Ford

Le capitaine Nathan Cutting Brittles (John Wayne), le lieutenant Flint Cohill (John Agar), le sergent Tyree (Ben Johnson), le sous-lieutenant Ross Pennell (Harry Carey Jr), le sergent Quincannon (Victor McLaglen), le docteur O'Laughlin (Arthur Shields), le sergent Hochbauer (Michael Dugan), Hench (Fred Graham), Mike Quayne (Tom Tyler)

Le major Mac Allshard (George O'Brien), Olivia Dandridge la nièce du major (Joanne Dru), Abby Allshard  la femme du major (Mildred Natwick), 

Le chef Red Shirt / chemise rouge (Noble Johnson), le chef Pony that Walks / poney qui marche (Chef John Big Tree)

Le narrateur (Irving Pichel)

Oscar pour la meilleure photographie d'un film en couleur.

 

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Voix off : Partout où le drapeau flotte sur un poste isolé de l'armée, il y a peut-être un homme, un capitaine, qui tiendra bientôt entre ses mains l'épée du destin.

 

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Quincannon : Bonjour, mon Capitaine ! Il est exactement cinq heures treize.

Brittles : Cinq heures douze.

Quincannon : Aujourd'hui il fait un très joli temps, aussi frais que l'enfer ! Et madame Janson--- a eu un bébé cette nuit. Le service de diligence d'ici à Sudwall--- est suspendu jusqu'à nouvel ordre. Un courrier est arrivé voici une heure du poste de Paradise River, mon capitaine. Le pauvre McKenzie a reçu une balle dans la tête.

Brittles : Un garçon ou une fille ?

Quincannon : Euh, c'est un futur cavalier.

Brittles : A partir de quand le service est-il interrompu ?

Quincannon : C'est, c'est fini depuis aujourd'hui, euh, terminé, euh, plus de diligence.

Brittles : Et McKenzie ? Est-il mort ?

Quincannon : Oui, mon capitaine.

Brittles : Ah, un très bon soldat McKenzie. Il serait devenu caporal dans cinq ou six ans. Tu t'es encore pochardé, tu sens l'alcool à vingt pas, ivrogne !

Quincannon : Mais, capitaine chéri, j'ai juré de ne boire que de l'eau après l'affaire des Capulti Peg--- !

Brittles : Et à Belron---, et à Gettysburg et à Shellow, et à la saint Patrick aussi !

Quincannon : Mais non, mon capitaine, je vous jure !

Brittles : Et le jour de ton anniversaire !

Quincannon : Ho-ho-ho, capitaine chéri, oh...

Brittles : J'aimerais savoir où tu caches ton whiskey. [...] Encore six jours. Six jours et je serai à la retraite. Eh bien...

Quincannon : Ce sera plus la même armée quand nous aurons pris notre retraite.

Brittles : L'armée est toujours la même. Le soleil et la lune changent, mais l'armée ne connaît aucune saison.

Quincannon : Nous sommes encore dans la force de l'âge et on nous met au rancart ! Ces gens-là abusent de l'argent que paient les bons et honnêtes citoyens !

Brittles : Toi, les seules taxes que tu paies, ce sont les taxes sur le whiskey !  

 

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Brittles : Votre rapport, sergent.

Le sergent : Touché d'une balle de fusil, il était mort à mon arrivée.

Brittles : Où ?

Le sergent : Près de la butte rouge. Les chevaux étaient claqués. L'argent a disparu, mon capitaine.

 

¤     ¤     ¤

 

Le commandant : Que pensez-vous de la blessure, docteur ?

Le docteur O'Laughlin : Je vous le dirai dans une heure, mon commandant. Qu'on le porte à l'infirmerie !

 

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Le sergent : Une flèche kiowa ?

Brittles : Non, ni une flèche Commanche, ni Arapahoes, à cause des bandes de couleur.

Tyree : Mon capitaine...

Brittles : Allez-y, sergent, parlez si vous en avez envie.

Tyree : Euh, j'ai déjà vu de ces flèches avec des bandes jaunes et rouges. Ce sont des flèches de Cheyennes du sud.

Brittles : Mais je sais que les Bannocks et les Snakes utilisent souvent ces couleurs.

Tyree : En effet, c'est exact. Mais regardez, on voit le signe du clan. C'est le signe du chien. Je suis sûr que cette flèche-là provient de l'arc d'un soldat chien des Cheyennes du sud.

Brittles : Mais, pour l'amour du ciel, qu'est-ce que vos Cheyennes viendraient faire dans cette région ?

Tyree : Cette question n'est pas de ma compétence.

Brittles : Alertez le poste, sergent.

Le sergent : Oui, mon commandant.

Brittles : Allez vous reposer, sergent Tyree.

Tyree : Merci, mon capitaine.

 

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Cohill : Vous alliez pique-niquer au bord de la mer ?

Pennell : Nous allions seulement auprès de la rivière mais je m'excuse...

Brittles : Evitez de vous excuser, c'est un signe de faiblesse. Monsieur Cohill, il n'y a aucune raison d'empêcher monsieur Pennell de sortir et de pique-niquer.

Cohill : Vos ordres seront exécutés.

Olivia : Merci, capitaine Brittles.

Brittles : Mais, mademoiselle, monsieur Cohill avait parfaitement raison de vous empêcher de quitter le poste car nous sommes en état d'alerte. Permettez-moi de vous raccompagner chez vous. Vous pouvez aller pique-niquer sur l'herbe, monsieur Pennell !

Cohill : Laissez-passer le lieutenant Pennell, sergent !

Le sergent : Laissez-passer le lieutenant Pennell !

Un autre soldat : Laissez-passer le lieutenant Pennell !

 

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Brittles : Voilà Mary, il ne reste plus que six jours à courir, et ton vieux Nathan quittera l'armée. Je n'ai rien décidé. Je ne sais où j'irai. Depuis des années, j'ai servi l'armée de toute mon âme, et maintenant je vais aller croupir dans quelque petite ville, à ne savoir que faire de mon temps. Non, je ne peux me faire à cette idée. Je vais peut-être me diriger vers l'ouest, vers les nouvelles colonies de Californie. Bien triste nouvelle aujourd'hui, Mary. Georges Custer, avec tous ses hommes, tués dans une embuscade. Miles Keogh, Mary, tu te rappelles bien, Miles ? Ce bel irlandais qui riait constamment. Celui qui valsait souvent avec toi. Oui, oui, je le sais, certains jours je t'ai fait des scènes de jalousie. Moi, je n'ai jamais bien su valser. Demain, à l'aube, je sortirai du poste avec la troupe. Il y a des Cheyennes aux alentours. Je rassemble au plus vite les patrouilles isolées, et je les ramène vers le nord. Probablement ma dernière mission, Mary. J'ai de la peine à le croire. J'ai de la peine à le croire.

 

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Olivia : J'espère ne pas être indiscrète, capitaine. Mais je vous ai vu venir ici, sur la tombe de votre femme. Alors, j'ai apporté ceci.

Brittles : Merci. C'est une pensée délicate, mademoiselle.

Olivia : Ce sont des cyclamens, c'est un mot grec qui signifie oreille de lapin, je crois.

Brittles : Ma femme les appelait flèches ardentes. Oui, toute sa vie, elle a aimé les fleurs.

Olivia : J'ai... capitaine, je suis vraiment confuse, je me suis couverte de ridicule ce matin.

Brittles : Ne soyez pas confuse, vous avez seulement tourné la tête à deux lieutenants. Mais il n'ya rien dans les règlements qui l'interdit.

Olivia : Vous n'êtes pas trop fâché ?

Brittles : Ah, laissons cela.

Olivia : Bien... bonsoir, capitaine.

Brittles : Bonsoir, mademoiselle Dandridge, et merci.

 

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Brittles : C'est une très gentille enfant. Quand je la vois, je pense à toi.

 

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Brittles : Alors, vieux camarade. Notre dernière patrouille, hein ?

Quincannon : La dernière d'une longue série, mon capitaine !

Brittles : Eh voilà, plus que cinq.

Quincannon : Trois, mon capitaine !

Brittles : J'ai dit plus que cinq.

Quincannon : Trois, mon capitaine !!

Brittles : Tu ne sais plus compter, Quincannon ! 

Quincannon : Je veux dire trois semaines avant que mois aussi je sois aussi à la retraite.

Brittles : Oh, les jours, les semaines, où est la différence ? Tu vas rester planté là toute la journée ?

Quincannon : Je prie de m'excuser, capitaine chéri...

Brittles : S'excuser est un signe de faiblesse ! Tu es prêt ?

Quincannon : Oui, mon capitaine !

 

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Brittles : Des selles d'amazone ?

Hochbauer : Oui, des selles d'amazone.

Brittles : Des selles d'amazone ? Mon commandant, qui est-ce qui a donné le damné... !

Allshard : Assez, assez, je sais, la voiture.

Brittles : Oui, la voiture, avec des vêtements de femme jusqu'en haut ! Je refuse d'encombrer une patrouille avec une voiture, en particulier cette patrouille ! 

Allshard : Nathan, je fais partir ma femme et ma nièce avec vous. Elles iront avec la troupe jusqu'à Sudowelles---. Là elles auront la diligence qui les conduira vers l'est et c'est un ordre, capitaine.

Brittles : Et moi je proteste contre cet ordre.

Allshard : Oh, je m'y attendais. Par écrit, sans doute.

Brittles : Oui et tout de suite.

Allshard : Nathan, je n'ai réfléchi qu'à cela toute la nuit. En aucun cas je ne peux les garder ici.  Il y a trop de risques à présent.

Brittles : Evidemment, pour les raisons suivantes.

Allshard : Du café ?

Brittles : Premièrement... Non. Oui. Nous savons qu'un parti d'Indiens Cheyennes du clan Chien fait une incursion sur ce territoire.

Allshard : J'ai l'impression que toutes les femmes sont...

Brittles : Un "R" ou deux à "territoire" ?

Allshard : Deux.

Brittles : Ah.

 

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Quincannon : Messieurs ! Je vous demande d'ouvrir bien grandes vos oreilles et d'écouter ce que je vais dire ! Il va y avoir des femmes qui suivront la troupe. Alors messieurs, tâchez voir à surveiller vos expressions !

Un soldat : Tâchez voir à pas abîmer la grammaire !

Quincannon : ... A qui est ce chien ? A qui est ce chien !? Joli chien... un setter irlandais, hu-hu huh ?

 

¤     ¤     ¤

 

Allshard : Pauvre Abby. Elle est furieuse, elle dit que tout le monde ici pensera qu'elle a peur. C'est aussi très embêtant pour moi, célibataire pendant tout un hiver.

Brittles : Et en conclusion, je me vois dans l'obligation de protester contre la décision de mon officier supérieur, qui désorganise la troupe en mêlant sa famille aux choses stratégiques...

Allshard : "Q", "U", "E", "S".

Brittles : ... à une heure critique. Signé : Nathan Brittles, et cæaetera.

Allshard : C'est très bien tourné, Nathan. Je vais le mettre dans mon tiroir.

Brittles : Hochbauer ?

Hochbauer : Mon commandant ?

Brittles : Vous avez dû hésiter longtemps, c'était une décision difficile à prendre, mais vous regretterez Abby.

Allshard : Je suis désolée d'avoir à vous encombrer de la sorte, mais entourez-vous de toutes les précautions.

Brittles : Mac !

Allshard : Vous avez raison, je n'aurais pas dû dire ça.

 

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Abby : Ca va, repos, Hochbauer ! Voilà ! Messieurs, je suis à vos ordres. Et qu'a dit ce bougon de capitaine quand il a su que la vieille dure à cuire partait avec lui ?

Allshard : Il a protesté avec énergie.

Brittles : Je l'ai fait par écrit, comme d'habitude. Ce sera avec grand plaisir que j'escorterai notre nationale Amélie ! Puisque c'est un ordre, il n'y a qu'à l'exécuter gentiment.

Allshard : Amélie, quel accoutrement ridicule ! Où avez-vous été dénicher ça ? C'est Quincannon qui vous l'a prêté ?

Abby : Oui !

 

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Olivia : Comment trouvez-vous mon uniforme ?

Cohill : Il est très joli. Et il vous va à ravir. Alors, félicitations, vous arborez le ruban jaune en l'honneur de Pennell.

Olivia : Que diriez-vous si c'était en votre honneur, monsieur ?

Cohill : Euh, j'en serais vraiment très flatté. Et extrêmement heureux. Oui, extrêmement heureux.

Brittles : Bonjour !

Olivia : Le soldat Dandridge est à vos ordres, capitaine !

Brittles : Ah, voilà un gentil petit troupier, très gentil ! Vous n'êtes pas ce cet avis, monsieur Cohill ?

Cohill : Oh si, tout à fait.

Brittles : Et qu'est-ce que je vois, mademoiselle, un ruban jaune ? Vous savez ce que ça signifie dans la cavalerie ? Un amoureux !

Olivia : Oui, vraiment ?

Brittles : Le nom de l'heureux élu ?

Olivia : Mais voyons, c'est vous, capitaine Brittles !

Brittles : Ha-ha-ha, c'est moi, ha-ha-ha ! Ces deux fougueux jeunes gens vont être jaloux !

Abby : Oh, bonjour Flint ! Ma chérie, tu es ravissante ! J'espère que John a vu ton joli ruban jaune.

 

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Pennell : J'ose croire que c'est pour moi que vous arborez ce ruban, Olivia.

Olivia : Voyons, ce n'est pour personne d'autre, John.

 

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Cohill : C'est romantique, mademoiselle. Les étendards flottent dans le vent, des hommes bronzés chantent à tue-tête, les chevaux caracolent,... on a les pieds en compote.

Olivia : Pourquoi est-ce qu'il faut que vous soyez si vulgaire, monsieur Cohill ?

Cohill : Dans la cavalerie, on n'a que faire du raffinement, mademoiselle.

Olivia : La cavalerie... Est-ce que vous ne trouvez pas ridicule d'être obligé de descendre de cheval toutes les heures. A ce compte-là, pourquoi ne pas être... dans l'infanterie ?

Cohill : Nous y serions rapidement si nous claquions nos montures. Vous n'avez qu'à aller dans le fourgon à l'arrière.

Olivia : Non merci. Pourquoi l'armée ne met-elle pas de ressorts à ses voitures ?

Cohill : Les soldats ont préféré avoir des rince-doigts, mademoiselle.

Olivia : Hinh, vous êtes un garçon très spirituel, monsieur Cohill. Avec votre permission, je vais aller un peu à l'arrière de la colonne. J'aime mieux avaler de la poussière avec monsieur Pennell.

Cohill : Je vous assure que vous lui avez assez jeté de poudre aux yeux. Pourquoi ne le laissez-vous pas tranquille ?

Brittles : Monsieur Cohill, relevez monsieur Pennell à l'arrière-garde !

Cohill : Oui, mon capitaine !

 

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Abby : Aaah l'armée... Moi, j'ai planté plus de vingt jardins dans les dix années qui ont suivi notre mariage, et jamais je ne suis restée assez longtemps pour récolter un légume ou une fleur.

 

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Brittles : Je ne sais pas qui vous a donné cette cervelle, sergent, mais c'est sûrement Dieu qui vous a fait cadeau de ces yeux-là. Ce sont des Arapahoes en effet. Et ils vont du même côté que nous. J'aimerais pourtant savoir pourquoi ils vont à SudoWells---. Sergent, vous avez une idée ?

Cohill : Ma mère n'a pas donné le jour à un fils pour jouer aux devinettes avec un capitaine.

Brittles : Bon, je le saurai bientôt. C'est un risque que je n'ose courir avec deux femmes.

 

¤     ¤     ¤

 

Brittles : C'est inquiétant, monsieur Cohill. C'est très inquiétant.

Cohill : Des Arapahoes sans doute.

Brittles : Nous allons les contourner, messieurs. En passant par l'est, nous approcherons de Sudo Wells- par Twin Forks.

Allshard : Mais ça va nous retarder d'une demi-journée, et ces dames vont manquer la diligence.

Brittles : Préféreriez-vous qu'il leur manque leurs cheveux, monsieur ? Allez en tête de la colonne, lieutenant Cohill.

Cohill : Oui, mon capitaine.

Allshard : Je m'excuse d'avoir dit...

Brittles : Oh, ça suffit !

 

¤     ¤     ¤

 

Pennell : Je vous relève, monsieur Cohill ! Je reprends l'arrière-garde.

Cohill : Je vous cède la place avec plaisir. Le vieux ne m'a pas dit un mot durant trois heures. "Mais ces dames vont manquer la diligence." Ho-ho, estimez-vous heureux si le vieux vous dit quoi que ce soit avant trois jours.

Pennell : Il n'aura pas d'autre occasion de le faire.

Cohill : Tiens ! Ainsi, le lieutenant Pennell veut toujours rentrer dans la vie civile.

Pennell : Sans aucune hésitation !

Cohill : J'aurai le regret de déchirer votre demande. Voyons, mon vieux, vous êtes dans le cas de tous les sous-lieutenants. Cette existence les décourage et ils ont le cafard de temps à autre.

Pennell : Moi, c'est différent. Je n'ai pas besoin de la solde que m'alloue notre gouvernement.

Cohill : C'est exact, vous êtes un gosse de riche. Je n'y songeais plus. Mais mademoiselle Olivia Dandridge le sait, aussi vous préfère-t-elle !

Pennell : Voulez-vous que nous réglions cette affaire à coups de poing, monsieur Cohill ? 

 

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Cohill : Pourquoi vous acharnez-vous à séduire John Pennell ? Sans vous, il ferait un excellent officier.

Olivia : Etes-vous chargé de veiller sur lui ou sur moi, monsieur Cohill ?

Cohill : Je vous dis ma façon de voir quand même. John est un enfant de riche, trop gâté, et l'armée est sa seule chance. Alors, puisque vous détestez l'armée, laissez-le en paix ! 

 

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Olivia : Tante Emilie, est-ce que vous êtes sûre ?

Abby : Oui, ce sont des buffles.

Quincannon : Ah, il y en a quelques milliers. Ca me rappelle l'époque où j'étais jeune. Hé-hé-hé, le whiskey ne valait que cinquante cents la bouteille ! Ha-ha-ha !

 

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- Je serais content de goûter la viande de ces bêtes-là.

- Moi aussi. J'aimerais en tâter.

- Mangez donc des haricots.  Croyez-moi, c'est plus prudent. Ah, vous allez voir les Indiens arriver à toute allure, et il y aura du vilain.

 

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Brittles : Quelle est votre idée, sergent ? Et ne me dites pas que vous n'êtes pas compétent.

Cohill : C'est-à-dire, mon capitaine, on ne me paie pas pour avoir des idées. En tout cas, voilà ce que je pense. Si j'avais autant d'ambition qu'un jeune peau rouge, et si j'étais très impatient de me faire valoir aux yeux des Cheyennes, je me planterais devant le feu de camp, le soir, et je leur parlerais. Je dirais que c'est moi qui, par mes sortilèges, ait fait venir les buffles ici. Je discourrais sur la puissance du grand manitou. Je crierais que les Indiens ont intérêt à s'unir, qu'ils ne doivent plus se quereller. Qu'ils doivent aider leurs frères Cheyennes, qui ont battu le général Custer, et infligé de grosses pertes aux soldats Yankees. Oui, c'est bien ce que je ferais. Oh, évidemment, je ne fais que deviner, mon capitaine.

Brittles : Oui, évidemment je devine aussi, sergent. Mais si j'étais agent officiel, comme l'est ce monsieur Rinders---, je m'adjoindrais un bon complice ou deux, pour faire de la contrebande d'armes. Je profiterais de cette magnifique occasion et je serais tout près du camps des têtes rouges, très décidé de leur offrir au plus haut prix mon stock de bons fusils.

 

¤     ¤     ¤

 

Quayne : Caporal Quayne, mon capitaine. Rapport de la patrouille de Paradise River. Les Arapahoes nous ont surpris au coucher du soleil !

McCarty: Avec Red Shirt à leur tête, mon capitaine ! Ce fils de chienne et ces sauvages nous tiré dessus !

Quayne : La ferme, McCarty !! Vous autres taisez-vous ! C'est moi qui fait ce rapport, oui ou non ? 

McCarty et les autres : Ca va, Mike, calme-toi, ça.

Quayne : Ils nous avaient encerclés mais, pendant la nuit, on s'est échappés. Après, on a été vous attendre au point indiqué. Vous n'y étiez pas à l'heure dite.

Brittles : Nous avons été un peu retardés, caporal. Mais continuez.

Quayne : De nouveau on a été attaqués, au lever du soleil. Et j'ai été touché.

Brittles : C'est un excellent rapport. Il sera dans votre dossier. Il vous aidera à passer sergent... dans deux ou trois ans.

Quayne : Merci, mon capitaine.

Brittles : Sonnez l'ambulance.

Quayne : Doucement.

Brittles : Bon travail. Bon travail McCarty, bon travail, mes amis ! On va vous donner du whiskey, Quayne. Après, ça ira !

 

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Le docteur O'Laughlin : Je vais tenter une opération très difficile. Il faudrait faire...

Brittles : Ah non, ce serait trop risqué.

O'Laughlin : Rien qu'une demi-heure, Nathan ! Vingt-cinq minutes et je suis certain de pouvoir le sauver.

Brittles : Docteur, arrêter la colonne serait une folie, je ne la commettrai en aucun cas. Quayne est un soldat, il doit courir les risques du soldat.

O'Laughlin : Il sait cela ! C'est moi qui le demande, Nathan.

Brittles : Je vais essayer de vous aider. Halte ! Pied à terre !

O'Laughlin : Je vous remercie.

 

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Abby : Avalez un grand coup.

Quayne : Après vous, madame, s'il vous plaît.

Abby : Ohhh, l'alcool, ça donne du courage. 

 

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Olivia : Je suis bien contente pour ce pauvre caporal Quayne.

Cohill : Pourquoi ? Ce n'est rien qu'un soldat quelconque, revêtu d'une sale vareuse bleue. Qu'il meure ou qu'il vive, quelle différence y'a-t-il ? Avez-vous dansé avec ce malheureux au fort ? L'avez-vous regardé ? Avez-vous dit quelque chose à cet homme ? Bien sûr que non, il n'a pas de galon d'officier, ce n'est pas un gentleman.

Olivia : Je commence à croire qu'on peut être officier sans être un gentleman.

Cohill : Vous êtes sûrement contente de la guérison de Quayne, mais seulement parce que ça vous donne un dénouement heureux à l'histoire que vous pourrez raconter entre le thé et les petits gâteaux. Eh bien, vous direz à vos amis que vous avez tout vu. Une charge contre les indiens, un soldat avec une flèche fichée dans les côtes...

Olivia : Monsieur Cohill !

Cohill : Votre villégiature ici aura été presque parfaite !

Un soldat : Oh-ho, madame Allshard a de gros ennuis là-bas, mademoiselle Dandridge, le chloroforme et le reste. Voudriez-vous aller l'aider ?

Olivia : J'y vais tout de suite, capitaine, j'en ai assez entendu.

 

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Brittles : Monsieur Cohill, est-ce que vous avez déjà reçu une paire de claques ou une fessée ? 

Cohill : Mais non, mon capitaine. C'est-à-dire oui, de mon père lorsque je faisais des bêtises.

Brittles : J'ai l'impression que je suis assez vieux pour être votre père, mon ami. Allez, au galop, maintenant !

 

 

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Cohill : A votre place, je n'irai pas plus loin. Nous sommes déjà assez éloignés du camp. Il y a probablement des Indiens autour de nous. Ils nous surveillent sans que nous les voyions.

On entend siffler.

Cohill : Ne croyez pas que c'est un oiseau. Venez, Olivia, retournons maintenant.

Olivia : Je reviendrai bien toute seule, merci.

Cohill : Olivia. Notre vieux capitaine dit qu'il ne faut jamais s'excuser, que c'est un signe de faiblesse. Mais j... je m'excuse... de ce que j'ai fait, et de tout ce que je vous ai dit jusqu'ici. Oh, chérie, je vous aime tant.

Pennell : C'est bon, Flint, finissons-en ! Enlevez-votre vareuse !

Cohill : Est-ce que vous êtes fou, Pennell ?

Pennell : Ce n'est pas parce que vous êtes mon supérieur que vous m'impressionnez. Vous êtes malade de jalousie !

Cohill : Veuillez reboutonner votre vareuse !

Olivia : John, je vous ne prie.

Pennell : Je vous interdis de faire la cour à la jeune fille que j'aime !

Cohill : Dans ce cas, monsieur, je suis à vos ordres. Réglons cette affaire tout de suite, je suis de votre avis.

Brittles : Mettez-vous en tenue, monsieur Pennell. J'avais meilleure opinion de vous. Il y a quatre ans que vous êtes ici, et vous agissez encore comme un cadet qui sort de l'école. Je voudrais savoir ce qui se passe, monsieur Cohill.

Cohill : Je regrette. Cette histoire ne regarde que nous, et je ne puis répondre.

Brittles : Monsieur Cohill, je suis extrêmement déçu de votre attitude. Il y a déjà neuf ans que vous êtes officier, vous avez l'expérience de la cavalerie. Et c'est à vous que je vais bientôt remettre le commandement de la troupe qui a été sous mes ordres. Est-ce que vous vous croyez capable d'être un chef, vous qui alliez vous battre à coups de poing comme un charretier ou un ivrogne avec un inférieur, alors que les tambours résonnent encore sur la tombe d'un homme a su se sacrifier. Le Seigneur protège la troupe quand je serai parti.

Pennell : C'est ma faute.

Brittles : Veuillez vous taire, monsieur Pennell !

Olivia : Capitaine, c'est un malentendu !

Brittles : Vous, je vous prie de regagner le camp ! Monsieur Cohill, veuillez dire aux hommes de faire de très grands feux ce soir. Je veux donner l'impression que nous nous installons pour quelques temps. Et nous partirons dans la nuit. Nous irons vers la rivière. Nous rentrons au poste.

Cohill : Je m'excuse, John.

Pennell : Je m'excuse, Flint.

 

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- Je viens de voir notre ami, monsieur Rinders---, non loin d'ici, en train de faire d'excellentes affaires.

Brittles : Monsieur Rinders---... j'en étais sûr. Avertissez monsieur Pennell à l'avant-garde. Suivez-moi. 

 

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Un Indien : *ù%§¤£µé"'_çè('-($$£^^$**§§ù !

Le traducteur de Rinders : Il dit que cinquante dollars, c'est beaucoup trop.

Rinders : Beaucoup trop ? Alors dites à ce fils de voleur de chevaux que je sais qu'il a volé l'argent de l'officier Peyer---. Dites-lui que je sais qu'il a tué le major Shilde---. Et que s'il ne donne pas cinquante dollars, il n'aura aucun fusil.

Le traducteur : *ù%§¤£µé"'_çè('-($$£^^$**§§ù !

 

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Abby : Il ne me dira certainement pas cela, Nathan, parce que le mot "adieu" est inconnu dans la cavalerie. Nous nous reverrons à votre prochain poste. 

Olivia : Moi aussi, je serais contente d'aller vous voir, capitaine.

 

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